Depuis la sortie « forcée » d’unity il y a un an et le démarrage de gnome3, j’ai énormément pesté, vociféré, éructé toute ma haine. J’en faisais même des cauchemars dans lesquels je me voyais étrangler Mark Shuttleworth pour cette trahison tant redoutée, et frapper les développeurs de gnome3 atteints comme l’a si bien dit Linus Torvalds de « problèmes mentaux ». Maintenant je vais tenter de faire preuve de bonne volonté et comme disent certains de voir le bon côté des choses de façon constructive.
Donc la solution, à mon sens, c’est XFCE. Pour ceux qui aimaient la sobriété et l’efficacité de gnome2, et pensent qu’un système Linux doit pouvoir tourner sans accélération graphique et en utilisant peu de ressources. Je l’utilise sur Debian Squeeze et sur Ubuntu 11.10.
La dernière version d’XFCE, la 4.8, me paraît stable et me donne une impression globale de maturité que je n’avais pas avec les versions précédentes.
Retrouver avec XFCE ce qu’on avait avec GNOME2
Faisons le point sur les éléments rencontrés dans ma tentative de faire ressembler XFCE à gnome2 (oui, je le reconnais, je n’ai pas envie ni besoin d’un changement « révolutionnaire » dans mon environnement de bureau).
(cliquez sur l’image pour la voir correctement)Ce que j’ai pu retrouver sans problèmes :
- les tableaux de bords, appelés panneaux, sont très similaires
- la liste des fenêtres ouvertes (élément à mon sens indispensable qui a disparu dans unity et gnome3)
- les bureaux virtuels
Ce que j’ai pu récupérer après quelques manips
- les applets de gnome2 sont utilisables via un plugin, et de nombreux applets XFCE présentent les mêmes fonctions (moniteur système, calendrier…)
- le dual-screen ne pouvait pas être géré par l’utilitaire de base : utilisation de arandr et génération d’un script lancé au démarrage
- le gestionnaire de fichiers Thunar est un peu « bof », malgré l’ajout du support des protocoles sftp(ssh) et smb. J’ai installé nautilus en le lançant avec l’option –no-desktop pour ne pas qu’il essaye de gérer le bureau
Ce que j’ai gagné
- une gestion par défaut plus « carrée » des icônes, sur le bureau et dans les panneaux (alignement et espacement fixes)
- la gestion des panneaux est également plus structurée que la gestion des tableaux de bord de gnome2
- le menu global xfce par défaut est très pratique et libère de la place dans mon panneau supérieur (on pouvait aussi faire ça avec gnome2)
Ce qui ne fonctionne pas très bien
- objectivement, l’utilisation sur pc portable pose quelques problèmes. Sur mon Samsung N150+, j’ai dû ajouter acpi_backlight=vendor dans grub pour pouvoir gérer la luminosité, et l’activation/désactivation du wifi ne fonctionne pas encore. De plus l’autonomie semble légèrement diminuée, peut-être du fait d’une gestion incomplète de l’acpi.
- dans la version 4.6 d’XFCE, il faut faire pas mal de manips pour créer des raccourcis dans les panneaux. Avec la version 4.8, le glisser-déplacer simplifie la tâche
Conclusion
À mon sens, l’environnement de bureau doit se faire oublier pour permettre de travailler. J’entends par là occuper le moins de place possible sur l’écran tout en affichant les fonctions utiles : icônes de lancement de programmes, liste des fenêtres ouvertes, notifications, etc. XFCE réussit à 99% cet objectif, et j’invite ceux qui sont déçus des récents changements dans les « grosses » distributions à opter pour une installation en mode serveur puis à installer XFCE par-dessus.
Pour ceux qui ne savent pas ou ne veulent pas faire ça, on peut choisir Xubuntu, Dreamlinux ou d’autres distribution livrées avec XFCE pour simplifier l’installation.