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Harkis, une minorité silencieuse et active qui pèse dans les urnes...

Publié le 19 mai 2012 par Harki45

 

Harkis, un électorat qui pèse dans les urnes...

Qui sont les électeurs qui ont voté M. Hollande, et quelles ont été leurs motivations ?

Alors que le total des voix de gauche n'atteignait que 43,7% au premier tour de l'élection présidentielle, François Hollande a gagné la bataille du second tour avec 51,7% des voix.

M. Sarkozy a-t-il payé le prix d'un vote sanction ?

Beaucoup de harkis ont choisi François Hollande principalement par déception et perte de confiance vis à vis de Nicolas Sarkozy. Et plus particulièrement, à des stigmatisations répétitives.

Effectivement, souvenez-vous, à une semaine du premier tour de la présidentielle, M. Sarkozy avait, soi-disant, respecté une de ses promesses de 2007 en reconnaissant officiellement la « responsabilité historique » de la France dans « l'abandon » des harkis à la fin de la guerre d'Algérie en 1962.

Malheureusement, le temps était compté pour le Président sortant, d'autant plus que, le 5 avril et après avoir reçu à son QG de campagne des associations de harkis par son directeur de campagne Stéphane Le Foll, François Hollande, s'était engagé à « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis ». Dès lors, Nicolas Sarkozy a dû brièvement reprendre sa casquette de chef de l'État pour satisfaire, comme il s'y était engagé il y a cinq ans, la revendication des harkis et de leurs descendants, une communauté riche estimée à 1 000 000 et 1 500 000 électeurs.

Mais cette annonce a été tardive. L'UMP a cru que le vote des familles de harkis lui était acquis en oubliant même le Parti Socialiste capable, lui aussi, de s’engager et de faire mieux. Comment peut-on faire confiance à quelqu'un que par des discours purement électoralistes, ayant attendu 5 années pour commémorer le 25 septembre ? Que la MIR se soit avérée incompétente, inefficace et incapable de gérer nos affaires, que le HCR ne soit pas du tout le reflet du paysage associatif rapatrié.

Aujourd’hui, on peut constater que la situation est claire. Les enfants et les petits enfants de harkis ne sont plus enclins à un vote d'héritage ( comme cela a été le cas pour Chirac), mais à un vote de conviction. Selon une étude du corps électoral menée par OpinionWay et Fiducial le 6 mai 2012 pour Le Figaro effectuée sur 10 000 votants, 93% des français musulmans ont voté Hollande. Parmi eux, une grande majorité de harkis et de leurs descendants.

Nul doute que la politique de Sarkozy ait été nettement condamnée par la communauté harki.

Nul doute que les harkis et leurs enfants ne manqueront pas de rappeler aussi le Président de la République François Hollande concernant leurs revendications.

Pour revenir à l'histoire, rappelons-nous des chiffres, selon les sources des uns et des autres. Le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu, selon le rapport à l'O.N.U du contrôleur général aux armées Christian de Saint-Salvy, on dénombrait en Algérie, 263 000 musulmans engagés du côté français.

Fin 1962, les harkis avaient été accueillis dans les camps (Rivesaltes, Saint Maurice-l'ardoise...) d’hébergement militaire en France. On dénombre 42 000 le nombre de harkis ayant transité dans les centres d’accueil, selon le ministère des rapatriés. Au final, en comptant leur femme et une moyenne de 4 enfants par famille, on en arrive à 336 000 personnes qui purent s’établir en France. La Croix-Rouge a estimé en 1965 entre 12 000 et 14 000 le nombre de harkis incarcérés dans les prisons. De 1963 à 1972, nombre d'entre eux purent s'établir en France grâce à leur famille déjà présente et à certains officiers. Mais on ne connait pas exactement leur nombre. La grande majorité des harkis resta en Algérie et des dizaines de milliers d’entre eux furent assassinés après le cessez-le-feu, victimes de représailles, certainement estimé entre 120 000 et 150 000.

Après simple calcul, ces chiffres peuvent révéler le potentiel non négligeable pour une élection. Un bon nombre de personnes préfère taire cette réalité du nombre, ce potentiel, ce vivier qui est bel et bien présent.

Car, après la présidentielle, les politiques se tourneront désormais vers les législatives. Les intentions de vote pour le scrutin du mois de juin seront assez serrés, il faudra donc compter sur l'électorat harki.


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