Enfin du soleil, aujourd'hui encore un pays de rêve, un lieu de calme, et ce soleil, ses rayons en reflets sur les flots. Grande incertitude entre la mer ou un fleuve trop grand pour comprendre cett lagune, ce lac vivant en relation avec la mer.
Elle dormait, elle sommeillait, elle profitait du vide, des bruits autour d'elle, pour voyager dans cette ville, pour voyager aussi dans les livres. Et au coin d'une rue, d'un escalier un peu abîmé, un appartement, des marbres au sol, sur les murs, des boiseries, des meubles anciens, des peintures, des sculptures. Tout était beau et comme figé dans le temps. Elle avait pris une pause, s'asseyant sur un banc patîné par les décennies. Lasse, sereine !
Un porche de porte, du soleil encore, une robe pour sortir, pour aller à ce dîner non prévu, avec lui, avec eux, des amies, cet inconnu.
Elle avait fait les boutiques, des vêtements, ceux de italiennes croisées ici, toujours élégantes, souvent en talons malgré les pavés, toujours en totale féminité. Jupe plissée son pêché mignon de ce printemps, une tendance en plusieurs couleurs dans sa valise, en transparence même, comme une invitation voilée à la sensualité. Pour elle, pour écrire son roman, son livre sur l'esthétisme, dans la ville du romantisme.
Elle avait suivi les gondoles depuis les terrasses, ces lieux magnifiques, ici, entre ciel et flots, un flux incessant de vagues, de vaguelettes et parfois un if pointant vers le ciel, elle écrivait, alignait les mots, les sensations. Non pas une description de cette ville, mais de l'ambiance tendue et amoureuse, des jeux de dupes des sentiments et les allures des belles, des séductrices aux jambes effilées. Elles les voyaient aussi avec un collant brillant dans les derniers rayons de soleil, avec des petites robes noires pour le soir, pour la nuit.
Bises de venise
Nylonement
Modèle : VIKTORIJA
Photographe : SANTIAGO RUISENOR
pour le magazine ELLE MEXICO may 2012