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Un drachme en trois actes

Publié le 19 mai 2012 par Chroneric

1er acte, les mesures économiques. En quelques mois, les partenaires européens et les Institutions européennes imposent aux Grecs des mesures d'austérité drastiques. Après dix plans, le pays n'a toujours pas sorti la tête de l'eau et s'enfonce jour après jour dans les profondeurs. Il faut dire que la dette est colossale et avale le peu de PIB subsistant. Gel ou non versement des salaires, vente du patrimoine plusieurs fois millénaire, bradage des entreprises publiques, tout y passe. En parallèle, le pays parvient à se faire effacer des parties d'ardoises mais dont les effets semblent se disperser. L'argent n'arrive pas à entrer dans les caisses de l'Etat et les économies demandées n'arrivent pas.

2ème acte, la situation politique. Depuis les élections législatives, le président grec ne réussit pas à retenir un chef de gouvernement qui ne reste même pas une journée en place faute de pouvoir réunir un gouvernement de rassemblement. Personne ne s'entend et surtout personne ne se met d'accord sur les mesures à prendre pour sauver les Grecs de la faillite qui menace. Des élections sont réorganisées pour le 17 juin mais sans certitude sur une possible stabilité politique. Ces élections se transforment en un référendum pour une sortie de la zone euro.

3ème acte, la panique des habitants. Les Grecs, craignant pour leurs maigres économies, se précipitent chaque jour aux distributeurs pour retirer leurs ressources. Ils sont inquiets, on peut les comprendre. Comment peut-on avoir confiance en son propre pays si celui-ci n'assure pas un minimum. Comment ne pas être inquiet quand des déclarations de hauts responsables évoquent la banqueroute ? Ce sont des centaines de millions, voire des milliards, qui sont sortis régulièrement des banques malades, fragilisant encore plus la situation de ces dernières.

Alors quel sera le prochain acte ? Celui de la sortie de la zone euro ? Cet acte n'est pas encore joué mais il pend au nez et à la barbe des statues d'Aristote ou de Socrate. Faut-il revenir à une monnaie nationale afin de repartir sur une base saine. Il est vrai qu'une sortie de l'euro permettrait en premier lieu de déclarer le pays en faillite et de ce fait d'effacer purement et simplement la dette. Ensuite, cela permettrait de proposer une monnaie dévaluée et de réactiver l'activité économique. Une monnaie faible attire les investisseurs, les entrepreneurs mais aussi les touristes. Le dernier exemple est l'Argentine qui a pu repartir du bon pied et après quelques années, connaître à nouveau la stabilité économique. Mais l'Argentine n'est pas la Grèce.

Le problème est que cette sortie de l'euro coûterait cher aux autres Etats : rien que pour la France, les spécialistes avancent un coût de mille euros par Français. Mais combien coûterait un maintien dans la zone à long terme ? Il y a en outre les traités et les accords qui nous lient tous : chaque Etat membre de cette zone euro ne doit pas laisser tomber un autre Etat membre. C'est la solidarité qui joue.

Comme on peut le voir, et pas besoin d'être un expert en économie ou en géopolitique pour le comprendre, la situation de la Grèce est complexe et son avenir influencera notre avenir. Les prochaines décisions seront des plus importantes et graves : soit elles redonnent confiance et refont partir la machine, soit elles sonnent le glas et la fin de la partie.


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