L’année 2010 avait été marquée par l’arrivée de la GeForce GTX 460 du constructeur NVIDIA. À l’époque, les modèles supérieurs : GeForce GTX 470 et 480, étaient certes performants, mais consommaient beaucoup, pour un dégagement thermique élevé. La GeForce GTX 460 se plaçait alors dans un créneau tarifaire avantageux tout en offrant des performances proches de la GTX 470 qu’elle n’était pourtant pas censée concurrencer.
Aujourd’hui, NVIDIA nous offre le même scénario puisqu’entre une GeForce GTX 690 à plus de 1000 euros chez certains revendeurs et une GeForce GTX 680 qui se négocie entre 500 et 600 euros, le constructeur n’offrait jusqu’alors pas vraiment l’embarras du choix pour le gamer moyen. La GeForce GTX 670 vient donc compléter stratégiquement la famille Kepler, pour couper court à tout suspense, c’est la carte de la génération que vous attendiez.
Pour commencer donc, un bref récapitulatif de l’architecture Kepler s’impose.
Optimisations :
La première chose qui marque lorsque l’on compare le GF114 (Fermi de deuxième génération -GTX 580-) au GK104 (Kepler de première génération -GTX 680-) c’est certainement le nombre d’unités de calcul qui passe de 384 unités à 1536. La finesse de gravure en 28nm ainsi qu’un nouveau procédé de gravure lithographique permet donc au fondeur d’accroître le nombre de transistors présents sur la puce tout en n’augmentant pas dramatiquement la taille de celle-ci.
La consommation se retrouvé également réduite grâce à un travail effectué sur la manière dont les unités de calculs traitent les données. Auparavant limité à une instruction par tick d’horloge, le PolyMorph Engine (technologie en charge de la tesselation) hérite dans sa version 2.0 d’une efficacité annoncée de 30% grâce notamment à l’optimisation de processus de traitement qui passe à deux instructions traitées par cycles d’horloge.
Puissance de calcul :
Adieu donc aux SM de la génération GF110. Sous cette appellation se cachent les unités de processeurs de flux élément central de l’architecture des cartes graphiques NVIDIA. Place est faite à une nouvelle génération baptisée SMX.
Alors que la GTX 580 embarque 16 SM comprenant eux même 32 unités de calculs, la génération Kepler inaugure la technologie SMX avec une approche différente, mais aussi plus performante. On a donc droit à quatre unités GPC (Graphics Processing Cluster), l’équivalent des SM donc qui contiennent à leur tour deux SMX soit un total de huit SMX.
En conclusion, on passe de 48 unités de calculs et 8 unités de texturing à 192 unités de calcul et 16 unités de texturing le tout pour un ratio performance/watt revu à la hausse.
L'architecture Fermi en diagramme
Diagramme de l'architecture Kepler
En ce qui concerne la mémoire, NVIDIA a souhaité voir large avec une fréquence de fonctionnement des 2Go de mémoire GDDR5 fixée à 1,5Ghz (6000Mhz réels). Le bus reste quant à lui en 256 bits, un élément qui aura son importance comme nous le verrons plus tard.
Alors que NVIDIA nous a habitué à des coupes drastiques au niveau des performances entre les cartes d’une même génération, la GTX 670 s’en sort très bien puisqu’elle n’est finalement amputée « que » de 192 unités de calcul et 16 unités de texturing. Les fréquences quant à elle ont été ramenées à 915Mhz contre 1006Mhz pour la GTX 680 ce qui équivaut à une baisse « théorique » des performances de l’ordre de 15% à mettre en perspective du prix 20% moins cher de la GTX 670 :
crédit photo : hardware.fr
GPU Boost :
Déjà largement répandue sur les processeurs d’ordinateurs, la fonctionnalité de modification à la volée des fréquences fait son entrée remarquée chez NVIDIA. Les plus aguerris pourront objecter qu’une telle fonctionnalité existait déjà sur une majorité de cartes graphiques relativement récentes :
passé une certaine température voire une certaine consommation sur les cartes AMD, le processeur graphique diminuait sa fréquence afin de préserver sa durée de vie.Le GPU Boost reprend ce concept, mais à l’envers. En mesurant différents indicateurs, GPU Boost augmentera la fréquence processeur au-delà des spécifications annoncées. Seront donc prises en compte la température de la carte, sa consommation ainsi que la charge de calcul à un instant T.
Puisqu’il s’agit purement et simplement d’un overclocking automatisé, les résultats peuvent varier d’un modèle à l’autre, mais jamais en dessous des caractéristiques annoncées. Concrètement, le processeur de la GTX 670 est cadencé « sortie d’usine » à 915Mhz, GPU Boost permet de passer cette fréquence ponctuellement à 1084Mhz en fonction de la charge.
En revanche, si à 1084Mhz les différents curseurs utilisés par GPU Boost pour gouverner la fréquence processeur ne sont pas « dans le rouge », la fréquence peut encore augmenter jusqu’à atteindre plus de 9% de la fréquence de base.
Deux logiciels permettent de repousser encore un peu plus les limites de la carte : EVGA Precision X et MSI Afterburner. mais ni NVIDIA ni le Journal du geek ne pourraient garantir les résultats obtenus.
EVGA Precision X permet d'aller plus loin avec la GTX 670
Présentation de la carte :
Après les chiffres, place aux images. Sensiblement plus courte que la majorité des cartes haut de gamme actuellement sur le marché, la GTX 670 fait 25 centimètres, mais en réalité le PCB de la carte ne mesure « que » 17 centimètres. Le carénage qui abrite le ventilateur axial ayant été rallongé à l’arrière (ou l’avant selon où on souhaite se situer), les centimètres supplémentaires sont mis à profit pour refroidir l’étage d’alimentation également déporté de ce côté de la carte.
Moins gourmande que sa grande soeur, la GTX 670 consomme 141W théoriques soit 30 Watts de moins que la GTX 680. Elle nécessite néanmoins deux connecteurs 6 broches pour être alimentée, son TDP pouvant culminer jusqu’à 195 Watts.
Au niveau de la connectique, on retrouve le couple de connecteurs DVI Dual Link (DVI-I et DVI-D respectivement en haut et en bas), un connecteur HDMI ainsi qu’un DisplayPort. Bonne nouvelle, les quatre sorties sont actives ce qui signifie que jusqu’à 4 moniteurs peuvent être connectés à une unique carte, ce qui n’était le cas jusqu’à présent que lors de configurations SLI.
Performances en jeu :
la carte a été testée sur ma machine personnelle à savoir :
Core i7 980X à 4.5Ghz
16Go Corsair Dominator 1600Mhz
ASUS Rampage 3 Extreme
SSD Crucial C300 128Go
Alimentation Cooler Master M1000
SLI GTX 470 (cartes de comparaison) consommation : 600W en charge…
Ecran Samsung Syncmaster BX2231 résolution 1920 x 1080
Compte tenu de la relative jeunesse des tests hardware du Journal du geek, nous ne possédons pas (encore) de suffisamment d’éléments de comparaison afin d’établir graphiques et autres benchmarks. Ce sera donc un test utilisateur avec des observations proches des attentes des joueurs.
Skyrim
Commençons donc avec Skyrim. Là où mon SLI de GTX 470 parvient à obtenir une moyenne d’images par secondes proche des 60 images à Whiterun (Blancherive, la GTX 670 s’acquitte de cette besogne sans sourciller, le framerate culmine à 76 images par secondes au minimum, des pics à 92 fps ont pu être mesurés toujours dans la ville de Whiterun.
En ce qui concerne les réglages, tous les curseurs ont été poussés au maximum dans la résolution native de l’écran. Le dernier patch de textures a été installé au préalable. L’utilisation mémoire cependant atteint les 90% d’utilisation par moments, Skyrim étant le seul jeu (testé) à solliciter autant les 2Go de mémoire disponibles.
SLI GTX 470 : 45 à 60 fps (saccades occasionnelles)
GTX 670 : 76 à 92 fps (jeu fluide sans saccades visibles)
Diablo III
Fatalement l’un des jeux les plus joués à la rédaction en ce moment, Diablo III n’est pas excessivement gourmand en ressources graphiques, mais il convient malgré tout de mesurer ce dont est capable la GTX 670 face à un SLI de GTX 470 dans des titres qui ne manqueront pas d’intéresser un certain nombre de joueurs.
Toutes options graphiques au maximum et en limitant le framerate maximum à 200 images par secondes (V-Sync activé) on observe quelques lags occasionnels certainement imputables aux serveurs de jeu. La carte reste silencieuse durant les longues sessions de jeu, ce qui n’était pas forcément le cas sous Skyrim. On observe également que le GPU Boost s’active comme prévu, il pousse ainsi les fréquences de la carte à près de 1080Mhz lors de rencontres musclées sans perte de fluidité ou micro-saccades malvenues.
SLI de GTX 470 : 200 images par secondes sans baisse de framerate
GTX 670 : 200 images par secondes sans baisse de framerate
Mass Effect III
On connait depuis longtemps les performances exceptionnelles des cartes NVIDIA avec l’Unreal Engine. Toutes options au maximum, Mass Effect III est un jeu qui sait rester modeste, il ne manquera toutefois pas de solliciter sérieusement la carte graphique durant certaines phases ainsi qu’en multijoueur où les effets graphiques s’enchaînent sans discontinuer.
SLI de GTX 470 : de 45 à 60 images par secondes durant la première mission.
GTX 670 : 60 images par secondes constantes (framerate limité et V-Sync activé). Le fait de limiter le framerate à 60 images par secondes permet surtout de mesurer les chutes éventuelles du nombre d’images par secondes. Mass Effect III étant relativement bien optimisé, les risques de baisse d’images par secondes sont plus importants que le nombre d’images maximum par secondes.
SLI de GTX 470 : 45 à 60 fps (jeu fluide sans saccades)
GTX 670 : 60 images par secondes constantes
Battlefield III
Toutes les options réglées au maximum, le couple de GTX 470 commence à montrer ses limites et atteint péniblement les 50 images par secondes lors de la première mission solo. Il faut rappeler que les cartes consomment en jeu près de 600Watts sans pour autant chauffer outre mesure étant donné qu’elles sont sous watercooling toutes les deux.
La GTX 670 en revanche montre réellement de quoi elle est capable et dépasse allègrement les 70 images par secondes à tous moments. Ici par contre, le GPU Boost s’est montré totalement absent, probablement en raison d’une saturation au niveau de la mémoire vive. Quoi qu’il en soit, la carte ne démérite pas loin de là, on prend plaisir à ne plus avoir à jongler entre tel ou tel niveau d’antialising ou encore renoncer à une profondeur de champ digne de ce nom (surtout en multijoueur).
SLI de GTX 470 : 30 à 50 images par secondes (nombreuses baises de framerate à des moments clés de la campagne solo)
GTX 670 : 70 à 120 (!) images par secondes, pas de saccades mesurées.
Bruit et consommation :
La GTX 670 possède un système de refroidissement différent de la GTX 680 voire de la GTX 690. Alors que les deux premières utilisent un système de chambre à vapeur qui a déjà fait largement ses preuves, la GTX 670 a choisi l’option conservatrice d’un « blower » avec les inconvénients qu’on lui connaît. Au repos, la carte ne dépasse pas les 35 degrés en ces temps relativement frais, il est à noter qu’elle est placée dans un boîtier fermé bénéficiant d’une aération correcte.
Au niveau des nuisances sonores, si vous avez connu les GeForce GTX 295 ou AMD Radeon HD 4870X2 rassurez-vous, vos oreilles sauront apprécier le ronronnement mesuré de la dernière née de NVIDIA. Sans mesures sonores précises, la carte sait rester totalement silencieuse au repos et légèrement audible en jeu.
Quoi qu’il en soit, rien de rédhibitoire d’ailleurs une simple utilisation du clavier suffit à couvrir le soufflement sourd de la carte. Le ventilateur tend vers les graves et non vers les aiguës très vite désagréables.
Du côté de la consommation, on prend plaisir à constater que la carte consomme vraiment peu, comparé aux 600 Watts nécessaires à l’alimentation de ma configuration de base, les 175Watts de la GTX 670 sont un apport appréciable d’autant plus qu’une simple alimentation de 750 Watts vous ouvrira les portes du SLI. De quoi faire du bien à votre porte-monnaie.
Sachez également que si vous n’arrivez vraiment pas à vous faire aux éventuelles nuisances sonores de la carte, les différents constructeurs partenaires de NVIDIA ont d’ores et déjà complété leur offre en matière de cartes dites « silencieuses ».
Conclusion :
À n’en pas douter, NVIDIA nous offre ici une carte aussi performante qu’accessible au vu des prestations affichées. Si vous n’êtes pas du genre à changer de cartes graphiques tous les six mois et que vous avez sauté la génération Fermi deuxième génération, votre patience sera certainement récompensée si vous jetez votre dévolu sur cette GTX 670. À la fois performante et peu gourmande (toutes proportions gardées), la carte parvient à se hisser dans le créneau haut de gamme tout en évitant aux joueurs de vendre un rein, voire deux dans le cas de la GTX 690 (tout dépends du cours des organes naturellement).
En définitive, si vous avez un budget gravitant autour des 400 euros, vous pouvez bénéficier de performances de tout premier plan tout en faisant un pari sur l’avenir, la carte étant compatible 4-Way SLI…