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Les touristes contemporains en quête d’insolite

Publié le 18 mars 2008 par Chantal Doumont

prison_h_05Les touristes contemporains en quête d’insolite

Des cellules de détenus muées en chambres d’hôtes au Québec, des cabanes nichées dans les arbres en France, un château d’eau converti en hôtel de luxe en Allemagne : les offices de tourisme déploient des trésors d’imagination pour attirer des candidats au voyage. 

«Chacun fait sa petite chasse aux trésors, à la recherche d’un voyage qui permet de vivre des moments hors du commun. Les touristes veulent avoir le sentiment qu’ils sont les seuls à vivre une expérience », a commenté Françoise Riera-Dabo, auteur d’une étude sur les tendances du tourisme. 

Le touriste contemporain « veut avoir la sensation de voyager en liberté, de vivre une aventure », mais « en toute sécurité », et

« tient généralement à son confort », selon cette enquête publiée par l’Association de tour-opérateurs français (CETO). « Vivre une semaine au Brésil dans une posada comme un Indien, aller faire du ski à Dubaï, faire du bivouac au Kenya, tout cela procure des sensations inédites », mais les touristes préfèrent que cela se passe « dans un environnement sécurisant », a expliqué Françoise Riera-Dabo.

L’insolite a aussi son prix:

« Dormir sous les mers dans un “resort” de luxe dans l’archipel des Fidji coûte évidemment bien plus cher que de partir sac à dos au Vietnam », nuance-t-elle.

Un avis partagé par Jean-Paul Labourdette, éditeur du guide Le Petit futé qui vient de sortir le guide des « 101 voyages insolites »: voyager hors des sentiers battus « n’est pas accessible à tout le monde ». « Le public reste assez restreint, car la majorité des vacanciers préfèrent la sécurité », ajoute-t-il. Pour pouvoir admirer pendant une heure les gorilles de montagne au Rwanda, sur les traces de Diane Fossey, le touriste doit débourser 700 dollars pour son circuit dans le parc des Volcans.

Pêle-mêle, le guide propose la « plongée en cage au milieu des grands requins blancs » en Afrique du Sud, des « safaris de luxe à dos d’éléphant » au Botswana ou encore la visite de « châteaux et maisons hantés en Écosse ».

L’office de tourisme polonais invite les visiteurs à explorer le dédale de la mine de sel de Wieliczka, près de Cracovie, gigantesque « ville » souterraine. Plus ancienne mine d’Europe, elle a été exploitée pendant 700 ans avant d’ouvrir ses portes aux touristes. 

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Dans la vieille prison de Trois-Rivières au Québec, les visiteurs sont accueillis par des anciens détenus qui leur font vivre leur propre expérience : empreintes digitales et remise de l’uniforme de prisonnier à l’accueil, soirée en compagnie du « guide » et invitation à passer la nuit en cellule. 

La France n’est pas en reste, avec des « week-ends écologiques sur une île déserte », l’îlot Quéménès à quelques encablures de l’île Molène au large du Finistère, où les touristes peuvent partager le quotidien d’un couple d’exploitants agricoles qui vient de s’y installer. 

Face à des « clients de plus en plus exigeants », les tour-opérateurs doivent « s’adapter à leurs attentes pour ne pas rencontrer des difficultés sur un marché de plus en plus compétitif », résume René-Marc Chikli, président du CETO.

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