Datura, surnommée la plante du diable, pour ses effets hypnotiques et passablement... toxiques. Voilà le nom du nouveau titre exclusif PSN qui rejoint Journey ou Flower dans la catégorie des jeux indépendants à vocation "artistique".
Ce genre nous réserve parfois des titres oniriques à souhait qui proposent un véritable voyage dans l'imaginaire via des graphismes originaux et un gameplay totalement innovant... Une expérience plus qu'un jeu et une manière de jouer que l'on peut adorer ou détester mais qui se propose de rapprocher encore un peu plus notre loisir préféré de l'art tout comme le cinéma ou la bande dessinée l'ont fait avant lui.
Malheureusement, tout les titres se voulant de cette tendance n'atteignent pas le même niveau de qualité et Datura restera comme une belle tentative plutôt ratée d'accrocher les ténors du genre.
Sous le prétexte que la Datura est une plante aux qualités hypnotiques, les développeurs se sont autorisés tous les délires sans aucun lien entre eux, ce qui nous amène à un scénario complètement décousu où notre réveil dans un bois sous la forme unique d'une main sert de fil conducteur à une série de scénettes sans lien apparent débloquées au travers de mini-énigmes que même un enfant de 6 ans trouvera trop facile. Difficile donc de s'attacher à l'histoire puisqu'il ne semble tout simplement pas y en avoir.
Ce ne serait encore qu'un petit défaut pour un jeu qui se veut "artistique" à condition que le gameplay et l'univers graphique du jeu au sens large soit réussi mais là aussi, on reste un peu sur sa faim.
Ainsi, le jeu a été pensé pour le PS Move puisque l'on contrôle une main pouvant interagir à l'écran tandis qu'un bouton nous permet d'avancer. Au pad classique, le jeu perd un peu de sa jouabilité mais dans les deux cas, la maniabilité de notre fameuse main est catastrophique et si l'idée de la main qui caresse les objets, comme pour prouver leur existence, est bonne, la maniabilité est tellement décourageante que même les bonnes idées de gameplay finissent pas frustrer.
Quant à l'univers graphique, même s'il est au-dessus de la moyenne, il reste trop commun que pour permettre de s'attacher au jeu et à la succession d'énigmes sans queue ni tête.
Enfin, sachez que je n'ai mis que 1h30 pour en voir le bout, ce qui au taif de 8 euros, fait cher de la minute de jeu. A noter qu'en fonction de vos choix, le jeu se modifiera légèrement, ce qui encourage à la rejouabilité même s'il faudra vraiment avoir envie de se farcir une deuxième fois cette main magique.
Conclusion
Datura est un jeu expérimental, artistique (pour être gentil) mais au contraire d'autre titres plus réussis dans ce genre, il ne parvient à attiser notre curiosité que pendant quelques minutes avant de laisser la place à une frustration grandissante face à une maniabilité exécrable et à un scénario qui a préféré remplacer la poésie par des éléments hypnothiques sans grand intérêt.
Sony a démontré qu'il pouvait avoir le nez fin dans le genre du jeu artistique avec Journey mais démontre ici qu'il peut aussi se tromper.
Note : 4,5/10