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Etat des forces en présence pour les législatives : les écologistes.

Publié le 23 mai 2012 par Leunamme

L'année 2012 sera certainement celle de tous les paradoxes pour Europe Ecologie Les Verts. Alors que tout porte à penser que le 17 juin au soir il y aura plus de députés écologistes à l'Assemblée qu'il n'y en a jamais eu, cette année sera pourtant celle d'une double défaite : electorale, à la présidentielle, et idéologique surtout.

Pourtant, au printemps 2011, ils abordent cette période plus confiants que jamais. Depuis 2007 ils ont fait de très bons scores à tous les résultats intermédiaires, à tel point qu'ils sont désormais la deuxième puissance politique à gauche, incontournable pour le PS. De plus, au moment d'aborder leurs propres primaires, ils ont deux candidats médiatiques crédités tous les deux de scores largement au-delà des 5 %, soit le record pour un écologiste à ce scrutin si particulier qu'est la présidentielle.

Mais dès l'été, la machine se grippe. C'est tout d'abord la primaire qui a laissé des traces avec un perdant, Nicolas Hulot qui va refuser de soutenir la campagne de Mme Joly. C'est ensuite des divisions qui apparaissent sur la stratégie à suivre certains, comme Daniel Cohn-Bendit estimant que les écologistes doivent éviter la dispersion à gauche et soutenir François Hollande dès le premier tour. C'est enfin l'accord électoral avec les socialistes qui va discréditer définitivement la candidate écologiste.

Cet accord est une erreur politique majeure. Non seulement il est conclu entre appareils politiques, dans le dos des candidats des deux partis, mais surtout les écologistes acceptent de renier des pans entiers de ce qui fait leur identité, la sortie du nucléaire notamment, pour quelques sièges de députés ou de ministres. C'est l'image d'un parti qui fait de la politique autrement qui est définitivement abîmée, et une candidate qui part en campagne complètement discréditée par ceux-là même qui sont censés la soutenir.

Avec 2.3 %  à la présidentielle, Eva Joly réalise au final un score dans la moyenne de ce que font les écologistes à cette élection. Mais désormais, ils ne sont plus la force qui compte à la gauche du PS. Dans ce contexte si particulier, ils abordent les élections législatives fortement affaiblis.

Certes, Europe Ecologie Les Verts a obtenu deux postes de ministres, et les candidats écologistes seront soutenus par le PS et les radicaux de gauche dans une cinquantaine de circonscriptions, dont une vingtaine gagnables, ce qui devrait leur permettre d'avoir un groupe à l'assemblée pour la première fois. Mais la faiblesse du score d'Eva Joly à la présidentielle a encouragé les candidats socialistes dissidents dans ces fameuses circonscriptions, et surtout, les candidats qui partent sous la seule bannière écologiste risquent d'être balayés dès le premier tour avec des scores anecdotiques. En l'espace de quelques mois, c'est le lent travail de conviction de l'opinion qui a été mis à mal.

Dans cette campagne législative, les écologistes sont inaudibles, ils n'apparaissent plus que comme la caution verte du parti socialiste. Le PS vient de réussir avec les verts ce qu'en 1974 et 1981 il avait réussi avec le PCF, c'est à dire les transformer en parti de notables impuissants électoralement et dépendants du PS pour exister.


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