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Doit-on aimer les vieux ou tuer les inutiles?

Publié le 18 mars 2008 par Micheljanva

Depuis plusieurs jours circulent ces extraits d'un livre de Jacques Attali, ex-conseiller de François Miterrand et aujourd'hui chargé par Nicolas Sarkozy d'une commission sur les freins de la croissance. L'inquiétude peut grandir si l'on met en parallèle ces citations et la tâche qui lui est assignée :

"Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société ; il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement, plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.
""On pourrait accepter l’idée d’allongement de l’espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et de créer ainsi un marché."
"Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l’allongement de la durée de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir."
"L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté, et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société."
"L’euthanasie deviendra un instrument essentiel de gouvernement".

Quel contraste avec Jean-Paul II qui s'adressait avec tant d'amour aux personnes âgées lors du grand Jubilé de l'an 2000 :

Jpii "Chères personnes âgées, l'Eglise vous regarde avec amour et confiance, s'engageant pour favoriser la réalisation d'un contexte humain, social et spirituel au sein duquel chaque personne peut vivre pleinement et dignement cette étape importante de sa propre vie (...) Précisément en tant que personnes du troisième âge, vous avez une contribution spécifique à offrir pour le développement d'une authentique "culture de la vie" - vous avez, nous avons, car moi aussi j'appartiens à votre génération -, en témoignant que chaque moment de l'existence est un don de Dieu et chaque saison de la vie humaine possède ses richesses spécifiques à mettre à la disposition de tous.
Vous même vous pouvez faire l'expérience de la façon dont le temps qui passe sans le souci de nombreuses activités peut favoriser une réflexion plus approfondie et un dialogue plus constant avec Dieu dans la prière. Votre maturité vous pousse en outre à partage avec les plus jeunes la sagesse acquise avec l'expérience, en les soutenant dans la difficulté de grandir et en leur consacrant du temps et de l'attention au moment où ils s'ouvrent à l'avenir et cherchent leur voie dans la vie. Vous pouvez accomplir pour eux une tâche vraiment précieuse.
Très chers frères et sœurs! L'Église vous considère avec une grande estime et confiance. L'Église a besoin de vous! Mais la société civile a également besoin de vous!".

Et ce même grand Pape percevait déjà en 1999 ce danger qui menaçait les personnes dites du "troisième âge", considérée pour leur seule "valeur travail", fondement de l'économie qui gouverne notre monde :

"Si l'on s'arrête un instant pour analyser la situation actuelle, on constate que chez quelques peuples la vieillesse est estimée et valorisée; chez d'autres, au contraire, elle l'est beaucoup moins à cause d'une mentalité qui prône l'utilité immédiate et la productivité de l'homme. Une telle attitude amène souvent à déprécier ce qu'on appelle le troisième ou le quatrième âge, et les personnes âgées elles-mêmes en viennent à se demander si leur existence est encore utile.
Avec une insistance croissante, on va jusqu'à proposer l'euthanasie pour résoudre les situations difficiles. Malheureusement, ces derniers temps, le concept d'euthanasie a perdu peu à peu, pour beaucoup de gens, la connotation d'horreur qu'elle suscite naturellement lorsqu'on est sensible au respect de la vie. Il peut arriver, il est vrai, que, dans les cas de maladies graves accompagnées de souffrances insupportables, les personnes éprouvées soient poussées à l'exaspération, et leurs proches ou ceux qui sont chargés de les soigner peuvent se sentir enclins, par une compassion mal comprise, à tenir pour raisonnable la solution de la “ mort douce ”.
A ce propos, il faut rappeler que la loi morale permet de renoncer à ce qu'on appelle “ acharnement thérapeutique ” (15) et qu'elle réclame seulement les soins qui entrent dans les exigences normales de l'assistance médicale, laquelle est surtout destinée, dans les maladies incurables, à alléger la douleur. Mais toute autre est l'euthanasie, entendue comme provocation directe de la mort! Malgré les intentions et les circonstances, elle demeure un acte intrinsèquement mauvais, une violation de la loi divine, une offense à la dignité de la personne humaine.

Il est urgent de se replacer dans la perspective juste qui consiste à considérer la vie dans son ensemble. Et cette perspective juste, c'est l'éternité, dont la vie, dans chacune de ses étapes, est une préparation significative. Le temps de la vieillesse, lui aussi, a son rôle à jouer dans ce processus de maturation progressive de l'être humain en marche vers l'éternité. De cette maturation, tout le groupe social auquel appartient la personne âgée ne pourra que tirer profit".

Il est temps de construire la civilisation de l'Amour !

Guillemette Morena


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