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Terdav Trail World Tour, Saint Jacques 31 e étape, me voici à Lèon...

Publié le 24 mai 2012 par Sylvainbazin
Encore une étape bien curieuse si l'on considère le trajet effectué aujourd'hui. Heureusement ce n'était pas trop long, et heureusement j'ai eu la compagnie de mon ami Pablo Criado pendant 26 des 39 kilomètres de mon parcours. Car très sincèrement cette étape n'offrait pour les yeux aucun divertissement, aucun agréments, et mes jambes et mon corps ont commencé à me faire savoir qu'ils étaient fatigués de ce traitement un peu spécial. Je me suis levé pour la première fois avec de vraies courbatures, la cheville droite un peu bloquée. Mes premiers pas, pour me rendre au petit-déjeuner, étaient vraiment pénibles. J'ai ensuite eu bien du mal à me mettre en train. Le décor, sur les douze premiers kilomètres, est une reprise à l'identique de celui d'hier. Une immense et ennuyeuse ligne droite, au milieu de champs retournés. Je fais plus ou moins abstraction de ce décor, me contentant d'avancer, avancer... Pas très vite d'ailleurs, les jambes ne répondent décidément pas trop bien. Le village de Religios, où m'attends Pablo, apparait enfin au bout de l'horizon. Il est un peu plus de dix heures et la température est déjà élevée. Quel changement; il y a encore trois jours, il faisait à peine plus de cinq degrés. C'est vraiment une belle marque d'amitié que me fait là Pablo. Il est en effet venu de Santander pour me tenir compagnie hier soir puis marcher avec moi aujourd'hui. Et sa présence m'est vraiment agréable et précieuse d'autant plus que le reste du parcours se révèle, certes un tout petit peu plus varié, mais pas vraiment plus beau. Nous quittons en effet cette immense plaine à grains pour les abords industriels et commerciaux de Léon. Le camino se résume le plus souvent à une piste aménagée en bord de route nationale, ou bien à un trottoir. Il fait chaud. Nous discutons tranquillement avec Pablo, de courses, bien sûr, mais aussi de pas mal d'autres choses. Il est inquiet pour l'avenir de son métier de pompier et pour son statut; en Espagne, la droite est au pouvoir... Léon approche, nous sommes maintenant dans les faubourgs. Après avoir doublé une belle collection de concessions automobiles, de magasins de luminaires et de zones commerciales sans âmes, écrasées de soleil, la piste nous fait traverser un petit village avant de remonter. C'est la dernière pente avant Léon. L'entrée dans la ville n'est pas d'une exceptionnelle beauté. Le centre ville, avec ses belles maisons, sa vie, ses ruelles, ses monuments, est donc une belle récompense. Il n'est que 14h30 lorsque nous arrivons. Le temps d'un bon déjeuner à l'hôtel Paris, où j'ai la chance de loger ce soir, et d'un bon repos mérité, nous retrouvons Paco, l'entraîneur de Pablo, qui habite ici, pour un tour de ville à la découverte du centre historique. Plus tard, cette soirée amicale se poursuit par un apéritif bien agréable, où nous a rejoint Patrik, qui doit repartir travailler demain et poursuivra son chemin de St Jacques dans un mois, à base de rosé et de charcuteries locales. Un petit dessert viendra compléter ce tableau de récupération pour moi. Pablo doit récupérer sa voiture laissée à Religios et s'en revenir chez lui, il s'envolera pour Annecy courir la course du lac demain, je lui dis donc au revoir, ainsi qu'à mes autres amis. Nous nous reverrons bientôt, sans doute du côté des Alpes et de Chamonix. Pour moi, l'objectif est maintenant de m'offrir une bonne nuit de sommeil. Hier, trop fatigué sans doute, j'ai peu dormi et j'ai vraiment ressenti une fatigue inhabituelle aujourd'hui. Un panneau dans Leon m'indique que je suis maintenant à 310 kms de Santiago, donc à 400 kilomètres de Finisterre. C'est relativement peu par rapport au chemin déjà parcouru, mais c'est tout de même encore beaucoup... je dois donc retrouver un peu de fraîcheur pour continuer avec plaisir. J'espère que la température ne s'élèvera pas trop... Pour ce qui est des paysages, le plus dur semble fait. Après Léon, je vais retrouver des décors plus variés, plus boisés, plus vallonés. Je reste donc optimiste. Après tout, cette journée a été bien agréable, placée sous le signe de l'amitié, et c'est bien le principal sur ce chemin vers Compostelle qui me réserve décidément tant de beaux instants.

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