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Icelandic Hunger Games

Publié le 24 mai 2012 par Vivreenislande @vivreenislande

Icelandic Hunger Games

Photo www.thehungergamesmovie.com/ - Murray Close

Les braves petits ! Comme ils paraissent s'amuser ! En ce radieux samedi après-midi, je les aperçois sur la grande pelouse qui jouxte l'église Catholique de Landakot. Ils courent dans tous les sens en poussant des cris, se bousculent, font mine de se battre et se roulent sur le gazon verdoyant. Les charmants bambins que voilà ! Ils ont délaissé leurs PSP, iPod Touch et autre Nintendo DS pour retrouver les joies simples et vivifiantes d'ébats amicaux partagés au grand air.

Je m'approche de mon fils et de la dizaine de copains et de copines (surtout des copines !) qui l'entourent. Que font-ils ? Ils tournent un film. J'en ai la larme à l'oeil. Les braves petits ! A peine pubères et déjà solidaires dans l'exaltation de la création.

Icelandic Hunger Games
Munis d'un petit camescope, ils réalisent une bande-annonce sous la direction d'une grande brune très impliquée. Ils ont décidé de revisiter le "trailer" d'un long-métrage qui a engrangé plus de 630 millions de dollars de recettes mondiales depuis sa sortie en mars dernier, compte déjà plus de spectateurs que Twilight ou Star Wars 3 n'en ont obtenus et des millions d'aficionados sur Facebook.
Hunger Games (c'est le long-métrage en question) est l'adaptation cinématographique d'une trilogie romanesque imaginée par la brillante Suzanne Collins, scénariste pour la télévision et auteure d'ouvrages pour bambins. L'histoire conte les aventures trépidantes de la jeune Katniss, contrainte de participer à une émission de télé-réalité organisée par le gouvernement autoritaire d'une Amérique post-apocalypse, au cours de laquelle la jeune fille devra, pour ne pas subir le même sort, trucider 23 autres adolescents pour se faire pardonner les velléités révolutionnaires de ses ancêtres. Grandiose.

J'ai lu qu'il fallait voir dans cette médiocre série B tantôt comme une satyre audacieuse et ô combien originale d'un monde télévisuel prêt à tout pour gagner sa course à l'audience, tantôt comme un "propos socio-politique intelligent et haletant" ou encore comme un "traitement ingénieux et sans mièvrerie de la violence".

J'en suis encore pantois. A-t-on vu le même film ?

Seule Koh-Lanta décryptée par Paris Hilton aurait pu surpasser l'attrait philosophique de la chose. Et encore... Pas sûr ! Hunger Games est un agrégat de banalités sur les gentils, les méchants, les forts et les faibles qui incline autant à la réflexion sur le monde qu'un pet d'esquimau contribue au réchauffement climatique.

Durant plus de 2 heures, c'est une succession de bons sentiments et de mauvaises actions portée par une mise en scène digne d'un épisode de Winnie l'ourson revu par Afida Turner qui nous est offerte. N'en déplaise à Florence Colombani, qui a cru quant à elle percevoir dans cette insipide bouillasse un mélange "virtuose" de "vision orwellienne de l'avenir de l'humanité" et "une critique acerbe de la société contemporaine du spectacle", Hunger Games, c'est long, c'est nauséabond, c'est con.
Las, mon point de vue quelque peu tranché n'a eu strictement aucun impact sur celui de mon fils. J'en conclus qu'il partageait l'avis extatique de la journaliste du Point quant à "l'étonnante profondeur émotionnelle" et "l'univers visuel convaincant" de ce "film culte". Ce qui me rassure, c'est que Pablo et ses partenaires n'ont eux que 12 ans de moyenne d'âge. En avant-première et en exclusivité mondiale, voici la courte bande-annonce de la bande-annonce de la joyeuse troupe.

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