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Coup d’oeil sur la situation financière du club

Publié le 25 mai 2012 par Passionacmilan

Coup d’oeil sur la situation financière du club« Berlusconi doit vendre! Berlusconi n’investit plus! » Combien de fois on a entendu ce discours? La réalité est différente : Berlusconi investit, mais à perte, car le club vit au dessus de ses moyens : il dépense plus que ce qu’il gagne. L’objectif est d’équilibrer les couts et les gains, pour finalement avoir des finances saines et peut-être qu’à ce moment là, le président prendra du plaisir à investir car ses millions ne serviraient plus à combler des dettes mais à renforcer l’équipe en achetant des joueurs. Comme au bon vieux temps… enfin pas tout à fait!

A l’époque, le football (mais aussi le monde) était très différent, l’argent coulait à flot pour les sociétés gérées par Berlusconi, et lui aussi, ne cessait son ascension dans le monde politique. Milan était la référence. Depuis, le football (et le monde) a bien changé, avec la mondialisation, l’euro : l’évolution, tout simplement. D’autres pays et forcément d’autres clubs se sont mieux adaptés (nouveaux stades), ont bénéficié d’avantage (que ce soit au niveau fiscal mais aussi légal). L’Italie dans sa globalité, le pays tout entier n’a plus évolué, ne s’est pas adapté et le football italien s’est fait rattrapé puis dépassé par l’Angleterre, l’Espagne et maintenant l’Allemagne (en attendant les suivants : la France, le Portugal…). La situation de Milan s’est dégradée et après le dernier sursaut en 2007 alors que le club était déjà en déclin, le club de Berlusconi ne fait plus partie de l’élite. Les crises de ces dernières années, ainsi qu’une mauvaise gestion du club (liée aux difficultés naissantes) ont accéléré la chute. L’AC Milan peut continuer à jouer le titre en Italie car tous les clubs font face aux mêmes difficultés, liées au pays tout entier, mais au niveau Européen, le club est devenu un outsider. Et ce n’est pas prêt de changer, c’est une nouvelle réalité.

SITUATION ACTUELLE : BERLUSCONI N’INVESTIT PLUS?
De l’argent, Berlusconi en injecte tout le temps : 70M en 2012 pour combler les dettes de 2011. Le club ne gagne pas assez d’argent (230M / an) pour pouvoir rivaliser avec les top clubs (Real et Barça sont à 470 et 450M). Si eux peuvent se permettre des joueurs à 40M, nous on est à 20M puisqu’on gagne deux fois moins? Ce n’est pas si simple mais c’est juste un exemple pour montrer qu’on ne joue pas dans la même cour qu’eux. Même problème pour les salaires : comment on peut avoir la même masse salariale (et les grands joueurs veulent des gros salaires) que des clubs qui gagnent deux fois plus? Et vous, vous pouvez vous payer la même voiture ou la même maison que votre voisin qui gagne deux fois plus que vous? Non, et vous demandez à papa et maman de vous aider pour satisfaire vos caprices démesurés, alors que vos frères et soeurs viennent de perdre leur job? C’est délicat. A Milan, c’est la même chose.

Fininvest est un groupe géant, qui englobe de nombreuses sociétés. C’est aussi le seul actionnaire de l’AC Milan et est en difficulté financière, à tel point que la société se voit obligée de virer des gens. Là, on parle pas de foot, qui est un jeu, on parle d’être humains, de pères ou de mères de familles qui perdent leur emploi. Mediaset (autre société contrôlée par Fininvest) s’écroule en bourse et Mondadori (encore une autre société contrôlée par Fininvest) doit payer 570M à la CIR). Face à cela, face à la crise, à des personnes qui perdent leur emploi dans ces sociétés, est-ce raisonnable de réclamer des dizaines de millions à investir juste pour un club de foot??? Mais surtout, pourquoi Berlusconi devrait aider (encore plus que ce qu’il fait déjà avec ces 60-70M par an) Milan alors que ses autres sociétés ont encore plus besoin d’argent? Pourquoi devrait-il préférer investir des dizaines de millions pour Milan alors que cet argent pourrait permettre de sauver des emplois et par conséquent l’avenir de milliers de familles? L’AC Milan n’est qu’une des sociétés satellite de Fininvest, qui doit avoir un certain sens des priorités. Est-ce plus important de divertir les tifosi d’un club de football ou de nourrir des milliers de familles? Qu’est-ce qui compte le plus? Alors qu’est-ce qu’on fait?

BERLUSCONI DOIT VENDRE LE CLUB OU AU MOINS DES PARTS DU CLUB?
Et à qui? Qui est réellement intéressé? Personne! Ou presque.
Il est pratiquement impossible de vendre le club et / ou d’attirer des investisseurs : tout d’abord car la compétitivité du foot italien dans sa globalité régresse. Le système est mauvais et d’autres pays comme l’Espagne et l’Angleterre sont beaucoup plus intéressants. Un investisseur qui a 200M d’euros à placer le fait-il juste pour le fun ou pour gagner de l’argent? S’il gagne plus d’argent en investissant en Angleterre, Espagne ou autre, pourquoi devrait-il investir en Italie??? Est-ce si facile de trouver un milliardaire passionné par le foot (mais aussi par Milan) qui est prêt à racheter le club et investir à perte juste par plaisir ou par passion? Il faut savoir que non seulement Berlusconi réclamerait énormément pour vendre le club mais voudrait aussi s’assurer que le prochain propriétaire maintienne le club au top.

Autre problème : l’absence d’un stade de propriété de Milan. Le club doit rester à San Siro jusque 2016 et est bloqué de ce point de vue. Sans stade, ça rapporte moins : les investisseurs ne sont pas intéressés. Alors Milan reste dans les mains de Berlusconi, qui en a fait le club le plus titré du monde alors qu’il l’a repris au bord de la faillite. On réclame, réclame et réclame alors qu’il rembourse déjà les dettes de 70M chaque année (même si c’est son rôle et que ces dettes ont en partie été accumulées par une mauvaise gestion). Il pourrait refuser de le faire (il a refusé une fois et on a vendu Kakà) et Milan deviendrait un club médiocre de bas de classement. Ce serait peut-être mieux de se contenter de ce qu’on a, un club déjà compétitif et éviter de cracher dans la soupe parce que si un jour Fininvest perd patience et ne paie plus les dettes de Milan, là on n’aura plus que nos yeux pour pleurer…

EXEMPLE PRATIQUE : A QUOI PEUT-ON S’ATTENDRE CET ÉTÉ?
Cette année, Milan a clôturé son bilan à -67M, un résultat négatif en grande partie provoqué par la masse salariale d’environ 140M. Le départ des sénateurs et les salaires revus à la baisses de ceux qui sont restés ont permis de diminuer la masse salariale actuelle (sans compter les éventuelles nouvelles recrues) à 100M environ.

Est-ce que ces 40M économisés peuvent être réinvestis? Non, pas vraiment car si Milan investit cet argent économisé, l’année prochaine le club se trouvera dans la même situation, à -67M. Il n’y aurait aucune amélioration financière et Berlusconi se verrait une nouvelle fois obligé de payer les dettes. La vente de Kakà a prouvé qu’il est inutile de vendre un joueur pour combler des dettes causées par une masse salariale trop grosse. Cependant ça permet soit à Berlusconi de récupérer ce qu’il a payé soit à réinjecté dans les finances du club : ça les améliore un an, avant de nouveau recommencer à créer des dettes. C’est facile à comprendre : c’est comme avoir un salaire de 1500 euros mais des frais de 2000 euros tous les mois. Après un an, le solde est à -6000. Si on peut récupérer cette somme en vendant la voiture (ou en demandant à papa et maman comme Milan le fait avec Berlusconi), on revient à 0, mais à partir du mois suivant, les dettes recommencent à s’accumuler. Il faut donc réduire les frais pour éviter un cycle infernal.

C’est pour cela que ces 40M d’économie sur la masse salariale devraient permettre de réduire les pertes du prochain bilan à -27M. C’est une hypothèse en se basant sur les mêmes chiffres qu’en 2011 car en réalité certains revenus augmentent, d’autres diminuent et il est impossible de savoir combien le club aura empoché. On peut par contre prendre en compte les 7M gagnés grâce au Scudetto et les 6M pour l’amélioration des résultats en Champions League. Milan serait en théorie à -14M. Ensuite, il faut compter les opérations déjà existantes : Ibrahimovic (8M) et El Shaarawy (6M). Milan retombe à -28M. Le budget dépend de la réponse à cette question : jusqu’à quel point la société accepte rembourser les dettes (en sachant qu’au niveau fiscal des dettes pas trop élevées arrangent Finvinvest)? Et ça on n’en sait rien. Cela pourrait être -40M. Comme les normes du FPF prévoient une perte maximum de 35M, selon ce calcul, Milan aurait une marge 8M. A cette somme, on peut ajouter l’argent récupéré grâce aux opérations mineures (vente joueurs peu importants, de jeunes, les copropriétés…). Un budget d’environ 15M d’euros n’est pas impossible car Berlusconi peut aussi aider un peu, s’il en a envie… Le budget peut encore changer car il dépend de certaines situations (Flamini reste ou pas?), d’éventuelles ventes (Malaga s’intéresse à Robinho…). Le concept de Milan c’est : faire le maximum avec le minimum. L’AC Milan atteindrait ainsi ses objectifs : diminuer les couts tout en maintenant une équipe compétitive en Italie, capable d’obtenir des résultats honorables en Europe.

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