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Entretien avec Denis Matton, candidat PLD aux législatives 2012 (7ème)

Publié le 25 mai 2012 par Copeau @Contrepoints

Suite de notre série d’entretiens avec les candidats aux législatives du Parti Libéral Démocrate. Aujourd’hui il s’agit de Denis Matton, candidat dans la 7ème circonscription des Français de l’étranger.

Entretien avec Denis Matton, candidat PLD
Présentation : Philosophe de formation, entré sur concours au ministère des Affaires étrangères et européennes en 1981, Denis Matton est diplomate, spécialisé dans les questions consulaires et les dossiers relatifs aux communautés françaises expatriées. Après avoir été en poste au Pakistan, en Tunisie, aux États-Unis, en Suisse et au Danemark, il s’est installé en Roumanie avec sa famille, à Timisoara, la ville natale de son épouse. Fort de son expérience professionnelle et de son enracinement familial au cœur de la circonscription, Denis Matton a souhaité aux prochaines élections législatives porter le message de la réforme libérale aux électeurs d’Allemagne, Europe centrale et Balkans.

Contrepoints : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi  vous vous présentez aux législatives 2012, dans votre circonscription ?

Denis Matton : Je vis au cœur de la circonscription à Timisoara en Roumanie et ma femme est roumaine. Mon épouse a reçu en fin d’année 2011 une offre d’emploi très intéressante pour travailler à Timisoara, sa ville natale, c’est pourquoi j’ai quitté le Danemark et demander une mise en disponibilité à mon employeur, le Quai d’Orsay, pour pouvoir la suivre. Passionné par la politique depuis toujours, j’étais donc prêt pour m’engager et combattre pour mes idées libérales dans la campagne des législatives dans la 7ème circonscription.

Faire campagne dans ces conditions implique-t-il des méthodes différentes ?

Oui, la campagne se déroule essentiellement par Internet, les réseaux sociaux, la presse francophone. L’électorat est très dispersé. La visibilité des candidats passe essentiellement par une présence sur la Toile et les médias. Les réunions publiques sont rares.

La nouveauté de cette élection est-elle un avantage ou un défaut ?

L’avantage c’est qu’il n’y a pas de sortant. Pas de personnalités vraiment enracinées disposant d’un électorat fidèle. En ce sens, le jeu est ouvert. D’un autre côté, je m’interroge sur l’intérêt suscité par ce scrutin chez les électeurs expatriés. Les taux de participation à l’étranger sont nettement plus bas qu’en France métropolitaine. Il faut dire aussi que la France est le seul pays européen qui peut convoquer jusqu’à 4 fois en deux mois ses électeurs pour voter finalement pour la même chose. On sent une lassitude chez certaines personnes pour qui la campagne s’éternise. Il faut dire aussi que les adresses électroniques des Français expatriés inscrits sur les listes électorales consulaires sont systématiquement transmises aux partis politiques qui les demandent. Depuis le début de l’année, ces Français sont donc bombardés de courriels politiques et l’exaspération est grande. Donc on peut attendre une basse participation et seules voteront les personnes motivées, très idéologiquement marquées et donc peu faciles à convaincre.

Pourquoi vous présenter ?

Ma candidature à la députation est motivée par deux idées : donner la possibilité aux électeurs de la 7ème circonscription de bénéficier de mon expérience de 30 années de vie professionnelle au service des Français expatriés à l’intérieur du ministère des affaires étrangères et européennes, d’une part, et d’autre part, de proposer des solutions à la crise économique et financière dans laquelle nos élites politiques de droite et de gauche ont plongé la France. C’est l’immobilisme, l’incapacité d’innover de la classe politique française, son refus d’appliquer en France les réformes introduites ailleurs avec succès qui m’ont conduit à porter le message libéral dans cette campagne.

Si vous êtes élu, quelle forme prendra votre action ? Quelles seront les propositions que vous porterez ?

D’abord procéder à une réforme profonde de l’État. Recentrer son action vers ses missions régaliennes : justice, police, sécurité, défense, diplomatie/consulats. Mettre fin aux subventions du public vers le privé. Réduire à deux les types de collectivité locale (au lieu de trois aujourd’hui).

Dans l’enseignement scolaire, instaurer le chèque-éducation pour mettre les établissements au centre du projet éducatif et alléger considérablement la gestion du ministère de l’Éducation nationale.

Privatiser partiellement la protection sociale : mettre en concurrence les caisses, les mutuelles et les assureurs privés. Faire verser l’intégralité du salaire aux employés (payer un salaire brut) qui ensuite choisiraient la formule de leur choix pour assurer leur protection sociale.

Toutes ces mesures visent à réduire les dépenses de l’État, diminuer l’endettement public et limiter les prélèvements fiscaux.

Sur le plan fiscal, je souhaite un réforme simplificatrice supprimant les niches fiscales et favorisant l’entrepreneuriat, la création d’emplois et l’émergence de PME solidement capitalisées.

Concernant le droit du travail, je demande la fin du régime universel des 35 heures qui sera remplacé par des accords par branche ou par entreprise. Par ailleurs, les formalités d’embauche et de licenciement doivent être assouplies pour faciliter l’accès aux emplois et la mobilité sociale.

Pour terminer, pourriez-vous nous donner votre avis sur les questions de société suivantes :

1) Faut-il légaliser toutes les drogues ?

Non, je suis contre la légalisation des drogues. La vente libre des drogues, et la facilité de consommation qu’elle entraînerait, créerait un danger sanitaire pour la population surtout les jeunes.

2) Faut-il supprimer le recours obligatoire à la Sécurité Sociale ?

Un recours minimum à la Sécurité sociale devrait être obligatoire pour les grandes pathologies. En dehors de celles-ci, je prône l’assurance libre et privée.

3) Faut-il supprimer le SMIC ?

À quoi sert d’avoir un SMIC si les entreprises n’embauchent pas ? Mieux vaut avoir des embauches au coût réel du marché plutôt que du chômage et le développement d’un assistanat qui est un véritable boulet à traîner pour notre économie.

4) Faut-il réduire le nombre de fonctionnaires ?

En France, il y a trop d’emplois qui ne sont pas directement liés à la production de richesses. Le poids de l’État dans notre économie est excessif. 26% de la population active française travaille pour les administrations publiques (soit un peu plus d’un fonctionnaire pour 3 producteurs). En Allemagne, seulement 10% de la population active est fonctionnarisée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

5) Faut-il libéraliser le permis de conduire ?

Il faut libéraliser l’offre de formation au permis de conduire. Rien n’oblige à limiter le nombre d’autoécoles. Une plus grande concurrence devrait exister qui viendrait récompenser les meilleurs moniteurs.

6) Quelle réforme du système fiscal ?

Voir ci-dessus.

Un dernier mot pour finir. Si vous deviez donner un argument principal pour amener les Français de votre circonscription à voter pour vous ?

S’ils n’ont pas d’opinions politiques très arrêtées, ils devraient faire confiance au professionnel de l’expatriation que je suis.

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Lire nos précédents entretiens :

  • Gaspard Koenig
  • Thibault Danjou

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