Métaphysique des mites
Contrairement au titre, ce n'est pas une araignée mais une variété de mite. La bestiole ne traverse pas les lignes du stylo et se retrouve ainsi
enfermée derrière une frontière qui, à nos yeux est invisible. Quoi de plus anodin qu'un trait ? A son échelle microscopique, ce n'est pas un trait mais une muraille humidfe et odorante
infranchissable, une sorte de repoussoir pestilentiel et gluant. Physiquement, c'est une gêne de le traverser. Au bout du compte, qu'est-ce qui fait qu'elle traverse quand même ? Et là est toute
la métaphysique. Ce minuscule insecte peut-il connaître un sentiment aussi élaboré que la peur et faire un calcul de survie qui fait que, tout bien pesé, elle choisit de surmonter sa peur pour
survivre et, prenant sur soi, de franchir cette ligne ? Y at-til eu apprentissage ? C'est très peu probable. Enlevons la métaphysique. Constatons que le chemin d'évasion qu'elle a fini par
prendre est tout naturel : l'encre a séché, l'odeur s'est volatilisée. la couleur ? Elle ne la voit sans doute pas. C'est un leurre. La mite percevait humidité et odeur qui à cette échelle se
dissipent à la nano seconde. Nous, nous ne percevions de façon anthropomorphique que les lignes du stylo et pensions que c'était son repoussoir.
Cette expérience a un effet inverse sur les coccinelles. Elles suivent la ligne du stylo comme un rail, attirées par l'odeur, justement.