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Automobilistes québécois, vaches à lait du gouvernement

Publié le 29 mai 2012 par Copeau @Contrepoints

Les automobilistes québécois sont les plus matraqués fiscalement de tout le Canada. A chaque litre d’essence que vous pompez dans votre auto, vous payez 34,6% du prix en taxes. Et encore, ce n’est rien comparé à la France…

Par David Descôteaux, depuis Montréal, Québec.

Automobilistes québécois, vaches à lait du gouvernement
Petite colle : combien pensez-vous qu’une famille québécoise moyenne, utilisant deux autos, paye en taxes sur l’essence dans une année ? Réponse : environ 1 568 $. Au Canada, c’est un peu moins, soit 1 225 $.

Juste en taxes.

C’est ce qui sort d’un rapport de la Fédération canadienne des contribuables, sous la plume de Derek Fildebrandt.

Seuls les automobilistes de Colombie-Britannique payent plus de taxes que nous à la pompe. Là-bas, une famille utilisant deux autos va payer environ 1589 $ en taxes sur l’essence en 2012. Mais en proportion du prix total, le Québec trône au sommet : à chaque litre d’essence que vous pompez dans votre auto, vous payez 34,6% du prix en taxes. Au Canada, cette moyenne est de 28,7%.

Mais bon. Au moins nous avons, de loin, les plus belles routes au Canada. Quiconque ayant roulé à l’extérieur du Québec sait ça, non ?… non ?… ok.

La taxe qui taxe la taxe

Et il y a cette fameuse « triple taxe », que les Québécois subissent encore (plus pour longtemps). Quand nous faisons le plein, nous payons de la TVQ sur un montant déjà taxé par la TPS, lui-même déjà taxé par des taxes fixes. On paye de la taxe sur la taxe… deux fois !

La Fédération canadienne des contribuables calcule que nous payons, au Québec, 5 cents par litre en « taxes sur la taxe ». Soit 3,4 cents qui vont à Québec (par la TVQ), et 1,5 cent pour Ottawa (via la TPS). À la grandeur du pays, c’est environ 1,7 milliard $ que les gouvernements fédéral et provinciaux engrangent de cette façon.

Et l’« effort » des automobilistes va se poursuivre. Les automobilistes payent un cent de taxe de plus par litre depuis avril dernier. Et devront payer une autre cent de plus à partir d’avril l’an prochain, comme prévu au budget. Sans compter les dizaines de milliards $ qui seront nécessaires aux divers projets de transport en commun sur la table, dont une partie viendra sûrement de la poche des automobilistes.

Non à la hausse !

Dans la foulée du dernier budget, CAA-Québec avait formulé un souhait au gouvernement. Devinez quoi ? Un moratoire ! Sur le pressage des citrons-automobilistes (moratoire sur les taxes sur l’essence, les droits d’immatriculation et les péages routiers, notamment). Pourquoi pas ? C’est à la mode, les moratoires.

François Legault a d’ailleurs déclaré il y a quelques jours : « nous ne pouvons pas penser à augmenter les tarifs, que ce soit par les droits d’immatriculation, les taxes sur l’essence ou le péage, tant et aussi longtemps que nous n’aurons pas fait un ménage au Québec. Un ménage de la corruption dans les contrats qui sont accordés ».

Tiens, il me semble avoir déjà entendu cet argument quelque part…

C’est vrai dans le fond (et en ironisant à peine) : pourquoi les automobilistes payeraient plus, alors qu’il y a de la « corruption » au gouvernement, et fort probablement du « gaspillage » dans les tours à bureaux des sociétés de transport en commun ?

Ça sent la grève des autos, tout ça. Je vous le dis…


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