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Colette, l’avis de Modissimo

Publié le 30 mai 2012 par Modissimo

Colette1 Colette, lavis de Modissimo

On s’en gargarise beaucoup, dans une foultitude de références au travers de nos articles, mais pour le néophyte, ce pseudonyme désuet sonne comme une énigme, une allusion pour amateur de hype. Colette.
Non, on ne vous parle pas de la célèbre romancière ou des religieuses de Sainte-Claire, mais plutôt de cet ovni de la mode, sis non loin de la Place Vendôme.

Cette boutique, ouverte en 1997 par Colette Rousseaux et sa fashionista de fille, a redoré le lustre de la rue Saint-Honoré, quelque peu terni par les siècles, en lui rendant sa prééminence avant-gardiste dans la capitale de la mode.
Ce qu’elles voulaient, c’était un espace multidimensionnel, côtoyant high-fashion, fooding, technophilie et goût pour l’insolite. Bien placée dans son immeuble d’angle très sobre, la boutique a tôt fait de devenir la coqueluche des modeux et hipsters en tout genre, alors même que les Cassandres ne lui donnaient pas six mois pour mettre la clé sous la porte.
C’est à un habile mélange et à une alchimie bien dosée que l’endroit doit son succès. En passant l’entrée vitrée, une musique électronique à pleines enceintes vous accueille dans l’espace immaculé. Ces playlists soigneusement élaborées font d’ailleurs l’objet de compilations, au grand plaisir des aficionados.

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Le Kaiser et sa muse, devant l'entrée de Colette

Dans cet univers futuriste et glacé, se déploie une miscellanée d’objets variés, du kit-mains-libres en forme de combiné téléphonique au livre Alexander McQueen de 3 kilos pour bibliophile stylé. C’est aussi au rez-de-chaussée qu’on trouve les fameux tee-shirts imprimés, plus ou moins réussis, et qui ont le mérite appréciable d’être abordables contrairement à une grosse portion des produits proposés.
Quand on monte au premier étage, on monte aussi en gamme, pour frayer parmi des créations exclusives et edgy de grands noms de la mode, mais aussi d’autres créateurs plus confidentiels… Amateurs de classicisme et de bon goût traditionnel, passez votre chemin. Ici, les pièces sont ultra-pointues, sorties des derniers défilés, et présentent ce que sera la mode dans six mois. En perpétuelle recherche des stylistes de demain, le magasin cultive sa différence en proposant des choses peu conventionnelles et toujours à la pointe. Au risque de parfois se foirer royalement dans un mauvais goût consommé, mais c’est bien le prix à payer pour rester, depuis maintenant 15 ans, un roc de la hype dans cette mer de tendances éphémères.

RDC2 660x439 620x412 Colette, lavis de Modissimo

Des espaces beaux et frigorigènes...

C’est ce qui fait la force de cette enseigne qui hume l’air du temps. Dans une faune grouillante qu’on ne trouve pas en province, qui observe les clients autant que les vêtements, l’on se prend à aimer sillonner ces rayonnages gorgés d’audace.
Au fil du temps, le concept-store a accru sa renommée de façon exponentielle, à tel point qu’aujourd’hui, les marques les plus prestigieuses se battent pour voir leurs produits sur les étagères. C’est une façon de dire au monde « Vous avez vu, notre marque est branchée, youpi ! » On se demande si cet insolent succès ne risque pas de monter à la tête des deux comparses, bien que pour l’instant, ce soit plutôt l’inverse. Les interviews sont distillées au compte-gouttes, et l’on voit toujours la fondatrice éponyme baguenauder paisiblement entre les portants, dans un étrange accoutrement qui fait plus penser à une romanichelle égarée qu’à une célébrité de la mode.

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La Colette de nuit

À quand un Colette à New-York, Londres ou Milan ? Nul ne le sait, et peu de chances que la multiplication des pains n’ait lieu avant quelques années, car la volonté du tandem est de garder l’endroit unique. Et c’est une bonne chose, de savoir que l’univers de la mode conserve un antre qui ne soit pas uniquement voué au mercantilisme contemporain.

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Selon un recensement personnel fait aujourd’hui, quelques marques citées en vrac. Au rez-de chaussée : Original Fake, Hystérie Glamour, A Bathing Ape, Bape, Nike, Karl Lagerfeld, Levi’s, Staple. Des marques de chaussures : Yuketen, Pierre Hardy, Sebago, Opening Ceremony… Au 1er étage : Monclerc, Raf Simons, Christopher Kane, Givenchy, Kitsuné, YSL, Lanvin, Comme Des Garçons, Junya Watanabe, Thom Browne, Valentino, Tricker’s, Alexander McQueen…
Un doux mélange de blockbusters du luxe et de marques nippones ou américaines quasi-inconnues, donc. Pour les intéressé(e)s, il y a aussi un espace beauté, la « BeautyBox », où l’on peut faire confectionner ses propres poutingues par des mains expertes, et acheter du vernis à ongles aux quatre couleurs de l’arc-en-ciel… Et si vous veniez à vous aventurer au sous-sol, vous découvrirez une cantine pour mannequins orthorexiques, avec plein de petits menus où le tofu est roi. Vous tenez à faire bombance ? Arrosez le festin avec une bouteille d’eau exotique.

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