Au moins, à droite, la situation est claire : sans leader, sans programme, sans même une ligne idéologique, complétement divisée depuis la défaite de Sarkozy, toute la stratégie de l'UMP consiste à masquer ces lacunes pour faire croire à une possible victoire lors des législatives.
Sur le papier, c'est vrai qu'ils ont quelques raisons d'y croire, à l'UMP. Donné pendant des mois perdant avec entre 10 et 15 points de retard, en terminant à 48 %, Nicolas Sarkozy à montré que l'antisarkozysme ambiant pouvait être surmonté. De même, et c'est triste à reconnaître tant la politique de ce dernier fut catastrophique pour la France, mais nombre des mesures portées par Nicolas Sarkozy étaient loin d'être rejetées par les Français. Pour autant, c'est oublier que dans un pays idéologiquement ancré à droite, la victoire de la gauche ne peut être massive. C'est aussi oublier qu'en même temps que l'antisarkozysme, il n'y a jamais eu d'adhésion forte à François Hollande et à son projet. Dans ce contexte, c'est bien le sentiment de rejet qui l'a emporté.
La droite table donc également sur le fait que Nicolas Sarkozy maintenant retiré du jeu, l'antisarkozysme n'aurait plus lieu d'être. C'est donc prendre les Français pour des imbéciles qui serait prêts à se jeter dans les bras de ceux qui ont porté Nicolas Sarkozy jusqu'au fanatisme, juste pour la simple raison que le chef n'est plus. Ce raisonnement ne peut évidemment pas tenir.
L'autre grande difficulté pour la droite et de faire face au souci de cohérence des Français. Ceux-ci ont élu un président de gauche, même si c'est parce qu'il rejetaient le précédent de droite, ils ne vont pas se dédire 1 mois plus tard.
On voit bien, dans un tel contexte que les chances de victoire de l'UMP sont minces, même avec le rajout de circonscriptions pour les Français de l'étranger, même avec une carte électorale largement remaniée en sa faveur, le scrutin législatif ne devrait pas échapper à la logique de la cinquième République. D'ailleurs les leaders de droite, pour la plupart d'entre eux n'y croit guère.
Cependant, ils ont tout intérêt à donner le change pour une raison simple : retarder le plus possible la grande explication, le grand déballage qui ne manquera pas d'arriver. Parce que le vrai enjeu se situe ailleurs pour l'UMP, il est de savoir qui dirigera ce parti après le congrès de l'automne, et surtout qu'elle en sera la ligne idéologique après le tournant vers l'extrême-droite pris par Nicolas Sarkozy pendant la campagne et qui a été diversement apprécié au sein même de l'UMP.