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Terdav Trail World Tour, Saint-Jacques, 38e étape: SANTIAGO!!!

Publié le 31 mai 2012 par Sylvainbazin
Ce soir, c'est bien de Saint-Jacques de Compostelle que je vous écris. J'ai donc atteint le premier "but" de mon voyage, puisque Santiago marque bien plus qu'une simple étape mais bien une première arrivée, même si je vais poursuivre ma marche encore deux jours jusqu'au cap Finisterre, jusqu'à la mer, et que demain je vais encore marcher 50 kms... Dans ma tête, je suis déjà plus ou moins arrivé et j'ai en tous cas réussi mon premier "défi" sur ce Terdav Trail World Tour, en parcourant ces 1860 kms en 38 jours... Ce ne fut pas toujours facile, mais ce n'est bien entendu pas la difficulté que je retiendrai de ce voyage à pied, bien plus la découverte, les rencontres et aussi le voyage intérieur que ce chemin m'a procuré. Mais comme mon voyage n'est pas tout à fait fini (et vu la température aujourd'hui je pense que je vais bien en baver demain et après-demain, il fait 34° et je suis bien content de n'avoir eu qu'à déambuler tranquillement dans les rues, et sans sac sur le dos, cet après-midi) je reviendrai plus tard sur mon ressenti global, sur mes sentiments à l'heure de, bientôt, rentrer chez moi. La journée a tout de même commencé par une marche, comme toutes les autres (sauf mon jour de repos en famille à Saint-Jean, qui reste aussi une belle parenthèse dans mon itinérance). Je me suis levé assez tôt, après une nuit presque correcte malgré les ronflements (interprétés cette fois par une solliste de Grande-Bretagne, qui nous avait même prévenu à l'heure d'éteindre les lumières). Je goûte décidément peu à la cohabitation imposée par ces dortoirs collectifs. Ce soir, j'y suis encore à Saint-Jacques, mais comme je pense décaniller de bonne heure demain, je vais m'en contenter. Après, je termine le voyage par deux chambres individuelles où je compte mieux récupérer. Un petit déjeuner pris dans un des bars de l'avenue (qui donne sur la route nationale) de O Pedrouzo, et me voilà reparti. 20 kms au programme, presque une broutille... mais avec la fatigue, ce n'est tout de même pas rien. Le décor, dans les premiers mètre, semble être là pour m'aider: je replonge dans une belle forêt, ombragée, où les beaux ch^nes côtoient d'impressionnants eucalyptus. Dans la lumière du matin, particulièrement belle en ce jour de grand beau temps, les jeux de clair obscurs sont splendides. Mes pas sont donc un peu plus vifs que ceux de la veille, où je m'étais transporté si mollement. Je sais que Compostelle n'est pas loin du tout... cela me transporte aussi. Je repense pas mal au chemin parcouru, tout en étant tendu vers l'arrivée dans la cité jacquaire. Un instant je suis même gagné par une certaine euphorie: mon allure devient plus souple, plus rapide...il ne me reste qu'une dizaine de kilomètres et j'aurai tout de même atteint une première "ligne d'arrivée" symbolique. Je double le groupe d'anglais braillards que j'ai aperçu hier soir (et qui me semble avoir sans doute assez peu marché pour se rendre ici... leur conversation, d'ailleurs, lorsque je les dépasse, tourne encore et toujours autour de la bière) et replonge dans la quiétude des bois. Mais la ville approche et avec elle des décors un tout petit peu moins apaisant, même si l'approche de Santiago n'a rien à voir à ce niveau là avec Burgos ou Lèon. Le relief, et la chaleur qui s'abat sur moi, se chargent malgré tout de me rappeller ma condition actuelle de pélerin fatigué. Je peine à nouveau... Mais heureusement pas pour bien longtemps. J'atteins de sommet de la plus haute colline qui domine Compostelle, et peut y découvrir la ville promise. Je m'y accorde une courte pause boisson, à l'instar des nombreux cyclistes qui s'apprêtent à dévaler la pente. Un panneau indique 4,7 kms pour la cathédrale...Un sentiment de victoire, et oui c'est bête mais c'est comme ça, m'envahit aussitôt. Je jubile tout seul. J'entre en ville. Elle a l'air belle, vivante. A la fois historique et étudiante, patrimoniale et animée. Les derniers quartiers modernes ne me paraissent pas si moches, et la vieille ville acceuille mes pas. Un décor de tout premier ordre. Je passe sous un porche ombragé, monumental, où s'exerce un joueur de cornemuse, comme pour me rappeller que je suis en terre celte. Et me voilà devant la cathédrale. Impressionnante. Les architectes n'ont pas mégoter pour honorer Saint-Jacques! Une luxuriance de sculpture, une monumentalité rutilante... au moins, on a l'impression, en achevant ce pélerinage, d'arriver quelque part. Même si je ne considère pas tout à fait cette arrivée comme le terme de mon voyage ni de mon défi, c'est bien plus qu'une étape, déjà un achèvement. Un peu d'émotion, une grande joie intérieure et puis aussi, déjà, l'envie de découvrir les lieux. J'entre dans la cathédrale. C'est bondé (tout comme la place où a lieu, en plus, une manifestation), c'est l'heure de la messe. Des pélerins, des touristes, des habitants, des croyants. Je me contente de faire le tour de la nef, n'étant pas vraiment sensible au culte. Je ne vais pas le devenir subitement, même après un pélerinage qui revêt pour moi, croyez moi, une grande signification spirituelle. Mais cette célébration collective et apostolique, si respcetable soit elle, n'est pas vraiment pour moi. Je ne resterai pas jusqu'au balancement (sans doute très spectaculaire au demeurant) de l'immense encensoir. Je vais tout de même faire un tour, à la file avec des enfants des écoles voisines, dans la crypte, dire un petit bonjour à Saint-Jacques... je n'ai tout de même pas fait tout ce chemin pour rien! Je décide de revenir plus tard dans la cathédrale, quand le calme sera revenu. J'ai toujours pensé, j'ai aussi été élevé ainsi, que les artistes rendaient bien mieux hommage à la création que les prêtres, et je préfère donc remettre à un instant plus propice ma contemplation des lieux. Pour l'heure, je cherche l'auberge. J'ai hâte de quitter mon sac, de passer sous la douche. Ensuite, je commence ma balade en ville. Une bien belle après-midi de déambulation. La vieille ville est vraiment belle, riche, l'atmosphère me parait sympathique. Pas mal de pélerins, pas mal de touristes. Des étudiants, des étudiantes... beaucoup, beaucoup de boutiques en tous genres pour tenter le voyageur... Je m'offre enfin un vrai bon plat local, du poulpe bien préparé, dans un resto un peu chère. Puis reprend ma visite... Elle continue plus ou moins à l'heure j'écris... Demain, pourtant, je vais repartir. Pour ceux qui s'en étonne, il faut savoir que de nombreux pélerins, dès le moyen âge, poursuivaient ainsi leur route jusqu'au cap Finisterre, ne serait ce que pour rapporter la fameuse coquille, qu'on ne vendait pas alors partout sur le chemin. Aujourd'hui, pas mal de marcheurs poussent ausssi jusqu'à la mer. D'autres s'y rendent en bus. Bien entendu, j'y vais à pied... Encore deux jours d'effort donc, pour parachever cette première étape du Terdav Trail World Tour. Deux jours de plaisir j'espère, sans pression, sans trop de douleur ni de chaleur...(bon ce n'est pas gagné pour ces deux dernières choses, mais enfin...) Donc restez encore avec moi jusqu'à dimanche soir!!!

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