C’est difficile : la manipulation se joue dans l’instant, par exploitation de notre inconscient et de faiblesses ensevelies en nous. S’armer contre n’est donc pas une question de formule magique mais un entraînement quotidien, par affrontement de la manipulation, qui doit s’accompagner d’une recherche de ce qui peut être exploité chez nous.
Or, ces failles sont quasi impossibles à repérer en temps normal. C’est la manipulation qui les révèle. (Encore faut-il se casser la tête pour comprendre ce qui a bien pu dysfonctionner.) La raison en est que nous les avons généralement ensevelies parce qu'elles nous faisaient peur. Affronter la manipulation, c'est donc s'attendre à perdre des batailles, avant de gagner, éventuellement, des guerres. Bref, il faut commencer par apprendre à se relever de revers, et surtout à ne pas les prendre trop au sérieux.
Il y a tout de même un antidote, théorique malheureusement : la « responsabilité », une autre idée fixe de ce blog. Si vous êtes responsable d’une décision, elle ne peut pas vous avoir été extorquée par manipulation. Mieux, prendre une décision responsable étant prendre une décision dont on assume les conséquences (définition du droit français), on ne peut pas être un manipulateur.
Finalement, il y a aussi de l’efficace pas trop théorique : ne pas être seul. En effet, non seulement un homme protégé par un groupe est difficile à manipuler, mais parler de son stress permet de l’évacuer. Attention ! Ce groupe doit être constitué de « donneurs d’aide » (l’antithèse du manipulateur).
Points positifs, donc :
- Une manipulation nous fait nous découvrir, elle nous force à une forme de psychanalyse. Ce qui ne tue pas renforce !
- Le risque de manipulation pousse au développement de liens sociaux forts.