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Boire et Déboires

Publié le 19 mars 2008 par Midoparadise

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Hier soir, Maupassant, pour la troisième fois, nous offre à réfléchir sur les hommes.
Dans le premier épisode, "Ce cochon de Morin", il nous raconte l'instant de folie d'un homme simple, dont l'esprit a été enflammé par les récits excitants de son soi-disant meilleur ami, juste avant son départ pour Paris. 
Désespéré de ne pas être arrivé à ses fins durant son séjour solitaire à la Capitale, il jette son dévolu sur une jeune femme qu'il croise dans le train qui le ramène à La Rochelle où il exerce le métier de mercier. Un baiser volé avec une maladroite brusquerie va faire de lui non plus "l'ami Morin" mais "ce cochon de Morin". Tout le monde se gausse de lui, sa femme lui fait vivre un enfer nuit et jour. 
Ne comptant que sur Larbarbe, son journaliste d'ami, il presse celui-ci de lui servir d'ambassadeur auprès de l'oncle de la jeune fille, afin que celui-ci retire sa plainte. Il lui confie 1 000 francs pour appuyer sa demande.
Labarde, non seulement obtiendra les faveurs de la jeune femme, partagera les 1 000 francs avec l'oncle de celle-ci mais obtiendra gain de cause et la plainte sera retirée.
Le pauvre Morin aura ainsi été la dupe de tous sans y avoir gagné quelque bénéfice que ce soit.
Dans le second épisode, "Une soirée", Maupassant nous dépeint les déboires de Maitre Saval, notaire à Vernon qui possède une véritable passion pour la musique. Pour égayer les soirées auxquelles il convie ses amis, il reprend des oeuvres lyriques qu'il se fait envoyer de Paris. Il n'est pas à proprement parler un vrai chanteur, mais faute de comparaison, il est fêté et acclamé comme un véritable artiste par ses convives.
Il quitte sa propriété de Vernon pour se rendre à une représentation à l'Opéra de paris où se donne "Henri VIII". Avant la soirée, il soupe dans une brasserie proche de l'Opéra, lorsque le hasard vient placer à côté de lui, Romantin, un peintre primé au dernier salon. La conversation s'engage et de fil en aiguille, Saval se trouve invité à la pendaison de crémaillère du nouvel atelier de l'artiste. Il part avec lui et ses compagnons, après avoir réglé les consommations et les commandes pour le buffet prévu dans l'atelier.
Quelle désilusion pour ce pauvre Saval, il lui faudra jouer les servantes pour nettoyer les lieux qui sont vétustes et depuis longtemps inoccupés, préparer le buffet pour les convives qui en arrivant le prendront pour un valet. Après qu'il se soit fait connaître, les amis de Romantin se moqueront de lui en le faisant boire jusqu'à le souler, l'obligeront à chanter en chemise tout en riant de lui, puis l'attiferont en bohémienne et l'abandonneront enfin, épuisé et déguenillé, seul dans l'atelier.
De retour à Vernon, Maitre Saval gardera pour lui sa mésaventure. Il contera une  histoire bien différente à ses amis, leur laissant à entendre qu'il avait cotoyé  de grands écrivains qui lui donnaient du tu. Ses invités s'étonnant que tous les tableaux de la maison aient disparus il leur expliquera qu'à son avis la peinture est un art "bien inférieur"


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