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Les étudiants français en stage à l'université nationale de Chungbuk

Publié le 18 mai 2012 par Rbruderm

Bonjour! Ce semestre nous reçevons deux stagiaires français dans notre département de français à l'université nationale de Chungbuk : Héléna et Michael.

Michael vient de l'université Lumière Lyon 2, avec qui nous avons signé une convention d'accord d'échanges.  En ce qui concerne Héléna, nos université ne sont pas partenaires, mais Héléna a souhaité effectuer son stage ici.

Nous les avons interviewés pour apprendre à mieux les connaître, leurs activités....

Michael: Bonjour! Je m'appelle Michael et j'ai 28 ans. Je viens de Lyon, en France. Je suis étudiant en master 1 Français Langue Etrangère et Seconde à l'université Lumière Lyon 2. Je fais mon stage à l'université nationale de Chungbuk et je suis ici depuis 2 mois.

Héléna: Je m’appelle Héléna . J’ai 24 ans (25 ans en Corée).

Je suis étudiante en master 2 FLE à l’université de Perpignan Via Domitia. Maintenant je suis en stage à l’université de Chungbuk depuis février et je le serai  jusqu’en octobre.

Pourquoi faire un stage est important pour les étudiants français? (En Corée, ce n'est pas obligatoire.)

Michael: D’une part, c’est un stage obligatoire de fin de première année en master 1. Nous devons donc l’effectuer pour obtenir notre diplôme, mais, à mon avis, c’est aussi nécessaire pour acquérir de l’expérience et apprendre à mieux connaître le métier et les structures dans lesquelles nous serons amenés à travailler plus tard. Le stage complète l’enseignement théorique que l’on a reçu en France. 

Héléna: Hum... Il est obligatoire pour moi, pour pouvoir être diplômée. Je dois écrire un mémoire. C’est-à-dire que j’écris ce que j’entends, ce que je vois, etc ....

Par quels moyens avez-vous appris l'existence du departement de français de Chungbuk?

Michael : Au départ, par le bouche à oreille. A Lyon, j'ai fait la connaissance d'une étudiante du département de français de Chungbuk-dae. Elle était venue à Lyon pour perfectionner son français au sein du C.I.E.F. (Centre International d’Etudes Françaises) de mon université et nous avons discuté. Elle m'a rapporté des choses très positives concernant son département et m’a parlé des diverses activités réalisées par les étudiants ici: la production vidéo, le blog...

Ca m'a donné dès le départ envie de venir ici pour mon stage, et par la suite, j'ai vu par moi-même sur Internet le blog de classe de Rodolphe Meidinger. J'ai trouvé ce qui y était présenté original et stimulant.

Je me suis dit que ce serait un lieu de stage intéressant. Je précise aussi que j’étais déjà venu en Corée du Sud auparavant. J’apprécie beaucoup ce pays et souhaitais y retourner. Le fait qu’il s’agisse d’une université (et de bon niveau) est aussi rentré en ligne de compte dans mon choix; je pensais que cela serait la meilleure structure pour une première expérience de l’enseignement du français à l’étranger.

  

Héléna : Au début , je voulais surtout venir en Corée du sud, n’importe quelle région. Je connaissais 2 ou 3 blogs de professeurs de français en Corée. Alors, j’ai écrit 2 ou 3 fois pour avoir des conseils et trouver un stage en Corée. Parmi ces personnes, il y avait Rodolphe Meidinger qui m’a proposé de venir. 

Vous enseignez quoi aux étudiants ?

Michael : J’assure six cours par semaine au total.

Quatre cours pour les étudiants de première année : deux cours d’initiation au DELF A1 et deux cours de phonétique (prononciation, prosodie), chacun d’une heure et quart. Ces cours ne sont pas obligatoires dans leur cursus mais ils viennent nombreux.

En plus de cela je m’occupe du club DELF B1 les mardis et jeudis soirs (une heure trente chacun).  Ce cours vise à préparer au mieux les étudiants souhaitant se présenter à l’examen du DELF niveau B1 dans un futur proche.

Je fais aussi ponctuellement des cours de soutien pour les étudiants, en petits groupes, pour travailler plus précisément sur les difficultés que leurs professeurs nous rapportent.

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Club DELF B1 avec Michael

Héléna : Au début, quand je suis arrivée, j'ai commencé des cours de phonétique pour les premières années : j'enseignais surtout comment parler, lire et prononcer. Maintenant je fais un cours de DELF, ce cours consiste à préparer les étudiants à l'examen du DELF A2.

Le reste du temps j'observe les cours des autres professeurs, j'aide à la préparation des cours et à la confection d'un manuel avec Michael et Rodolphe où nous tournons quelques supports vidéo destinés à être des outils pédagogiques.

Cet été je participerais à la mise en scène de la comédie musicale jouée par les étudiants.

Sinon j'interviens dans différents cours de certains autres professeurs du département de français de l'université et j'ai été solicitée pour intervenir dans un autre établissement, à savoir un lycée de Cheongju.


Est-ce qu'il y a des difficultés quand vous enseignez?

Michael Très peu. Les principales difficultés sont culturelles car ici la culture éducative est très différente. Lorsque les étudiants arrivent en première année d’université, ils ne sont au départ pas du tout préparés au type d’activités qu’un enseignant de français formé en France pourrait leur faire faire. Il y a donc un certain temps d’adaptation pour eux. Nous essayons de rendre leur apprentissage plus agréable et plus facile.

Sinon, il n'y a pas de difficultés majeures. Notre public est très sympathique et l’on sent vraiment chez eux l’envie d’apprendre la langue française.

La présence de deux stagiaires français ici ce semestre les stimule et les motive énormément.

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Club DELF A1 avec Michael

 Héléna : Je n'ai quasiment aucun problème. Les étudiants sont adorables, attentifs et se montrent très persévérants quand ils rencontrent une difficulté. Ils se sont montrés un peu déboussolés au départ, quand ils ont réalisé que les cours ne seraient qu'en français, ils ont d'ailleurs comparé le cours à une sorte de quizz, où il fallait toujours être en situation de reflexion pour deviner ce dont il était question, ainsi que la réponse correcte. 


 

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Club DELF A2 avec Héléna


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Groupe d'étude après la classe avec Héléna

Parlez-nous un peu du campus et du dortoir.

Michael : Le campus est très grand, très beau et surtout très agréable par rapport à ce que je connais des campus universitaires en France. Il y a beaucoup d’espaces verts et de petits parcs. C’est assez surprenant de voir des familles venir sur le campus pour pique-niquer le week-end par exemple

Les bâtiments peuvent paraître vieux de l'extérieur mais ils ont un certain charme et les infrastructures sont très fonctionnelles. Le dortoiril n’y a rien de particulier : j’ai une chambre individuelle, et nous partageons les sanitaires avec trois autres étudiants. C’est un bâtiment neuf.

Dans l’ensemble j’apprécie beaucoup le campus : c’est un très bon cadre de travail et de vie. 


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Le bassin aux lotus du campus

Héléna : Le campus est super! Mon campus en France est petit par rapport à ici, il est même minuscule, on n'a pas autant d'espaces verts aménagés qu'il y en a ici. Il y a des petites supérettes et des petits magasins et même une agence de voyages! C'est vraiment pratique. Et le campus n'est pas seulement vu comme "le coin d'herbe de l'université", c'est un espace de promenade et de détente où beaucoup de gens, et pas nécessairement des étudiants, viennent se promener ou pique-niquer. 

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La Cité U

Pour le dortoir, par contre, je préfére les dortoirs français. Je n'ai jamais vécu dans un dortoir français, mais je connais les règles. Le dortoir en lui-même est très bien, c'est propre, neuf et agréable, je peux partager ma chambre avec une Coréenne. Mais ce qui est très dur pour moi c'est le couvre-feu à minuit et le côté "conservateur". A minuit les portes ferment et on vient vérifier que vous êtes bien dans votre chambre. Les garçons sont dans leur bâtiment et les filles dans le leur; il n'y a pas de mixité comme en France et à cause de ça il n'y a quasiment pas d'ambiance dans le dortoir, c'est juste l'endroit où l'on dort (mais il y a beaucoup d'activités et d'évènements sur le campus, ça compense!).

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La chambre où réside Héléna

Que pensez-vous de la ville de Cheong-ju?

Michael : J'ai déjà habité à Séoul pendant un an donc je peux comparer un petit peu Cheongju et la capitale. Je trouve que l’atmosphère est agréable. Ça se ressent au niveau du caractère des habitants : les gens semblent plus gentils et plus détendus qu'à Séoul. La vie est plus tranquille ici et ça me plaît particulièrement. On peut penser que c'est une ville  de campagne, mais en fait c'est relativement grand et il y a tout ce dont on peut avoir besoin pour sortir et s’amuser.

Un autre avantage c'est que c’est situé au centre de la Corée donc on est très proche de Séoul (une heure et demi en bus) et c'est très facile d'y aller. On n'est pas très loin de tout les sites touristiques...

Héléna : Je viens d'une petite ville alors pour moi Cheongju est une ville immense, même si ici elle n'est pas considérée comme une grande ville. J'aime beaucoup l'ambiance, elle se ressent sur le campus qui fait très "paisible". Après, il y a tout ce dont on a besoin à Cheongju.

Qu'est-ce que vous souhaitez que ce stage vous apporte?


Michael: J'apprends le métier et je pense que ce que j'apprends ici me sera très utile par la suite. Et évidemment c'est aussi une expérience humaine très intéressante.


Héléna: Moi, je suis encore étudiante, alors je me sens toujours en situation d'apprentissage. J'aimerais, à l'issue de ce stage,  être prête à exercer le métier de professeur de français, avoir des références, savoir comment enseigner, organiser et créer des cours corrects. Je voudrais aussi être capable de reconnaître plus facilement les niveaux de langue des étudiants et de m'y adapter. C'est beaucoup plus facile de se rendre compte d'un niveau de langue quand l'étudiant est en face de moi, ça n'a rien à voir avec les descriptions théoriques que j'ai apprises : je me rend mieux compte de leurs réelles capacités.

Vous espérez travailler en Corée plus tard?


Michael: Oui, je veux travailler ici plus tard. J'aime particulièrement les gens, la culture et le mode de vie coréen.


Héléna : Oui, la Corée que j'ai découverte n'est pas forcément celle que je m'imaginais, mais je m'y sens bien. L'environnement qui m'entoure me plait et me passionne toujours autant.

Est-ce qu'il y a des choses que vous voulez ajouter?


Michael: Je recommande particulièrement à tous les gens qui sont dans la filière FLE de venir ici pour y effectuer leur stage. Le cadre est idéal ici : nous avons un département dynamique, avec une grande liberté d'action et une véritable réflexion par rapport à l’enseignement qu’on donne à nos étudiants.

Je souhaite aussi remercier toute l'équipe du département et les professeurs pour leur accueil et leur aide; ainsi que Monsieur Rodolphe Meidinger pour m'avoir donné l’opportunité de venir ici.

Héléna : J'aimerais parler de notre suivi, Rodolphe Meidinger et d'autres professeurs du département de français sont à mon écoute tout le long de mon stage et  m'aident, m'orientent pour mes cours et pour mon mémoire. C'est vraiment quelque chose d'appréciable.


 

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      La faculté de lettres

Pour finir, nous avons interviewé des étudiants de première année pour savoir s'ils étaient satisfaits de la présence de stagiaires français.

Ils nous ont répondu que les stagiaires les aidaient beaucoup à corriger leur prononciation et qu'ils comprennent plus facilement. Ils ont ajouté qu'ils ont beaucoup amélioré leur oral, car ils ne comprenaient pas du tout le français au départ.

D'autres étudiants ont ajouté qu'en Corée, ils n'ont pas beaucoup d'opportunités de rencontrer des étrangers et surtout des français, mais qu'avec Hélèna et Michael, ils peuvent souvent communiquer. Ces derniers les aident sur beaucoup de points : ils corrigent les textes en français, enseignent la prononciation etc.. En général, beaucoup de coréens hésitent à parler avec les étrangers, mais les étudiants de notre département n'hésitent plus parce qu'ils communiquent avec Hélèna et Michael. C'est très positif pour les étudiants de pouvoir briser cette barrière psychologique de la langue étrangère.

Ils esrent ainsi reçevoir d'autres stagiaires français l'année prochaine pour se faire aider et apprendre le francais agréablement.


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