Depuis quelques années,le musée archéologique de Dijon invite en son sein des artistes contemporains,le temps d’une exposition. J’ai été enthousiasmée par la dernière intervention,intitulée « Les Anonymes ». Celle de Gérard Alary. Jusqu’au 2 juillet.
Quatre toiles très grand format occupent le centre du dortoir des Bénédictins. Ou plutôt deux toiles recto-verso. On est impressionné dès l’entrée. Par la façon dont,à la fois,elles s’imposent et elles s’intègrent. Elles ont une gravité et une solennité qui conviennent à ce lieu d’Histoire et de mémoire. Une puissance aussi,que ne démentent pas les objets exposés dans cette salle. Tous du domaine de la spiritualité et,donc,du dépassement,de la supériorité et de la force infinie. (Mais la présence de cette oeuvre contemporaine vient,je crois, aider à révéler tout cela. Je le dis plus loin)
Cet espace du musée ne fait pas que dire l’éternité et l’universalité des valeurs,il parle aussi (beaucoup) de mort. La mort dans ce qu’elle a d’intemporel,de dominateur,d’image du passage…L’artiste évoque cette mort par des apparences de crânes géants sur ses toiles. On peut les voir habillés de bandelettes de momie,ou les yeux bandés,ou flottant dans la nuit des temps,ou disparaissant inéluctablement dans les profondeurs du grand trou noir…
Le sujet choisi et un travail énergique des couleurs,entre des blancs,des noirs et des rouges,communiquent une certaine tragédie à ces peintures. Mais,en même temps,elles dynamisent cet endroit du musée. Soudain les chapiteaux et les Christ anciens ne sont plus de vieilles choses inertes. Ils prennent sens. Ils participent au grand mouvement de la vie.