Je l'avais promis sur ce blog, promesse tenue, j'ai lu le petit livre de Philippe Hayat : "Entreprenez". Ce petit livre qui coûte 3,50 € est un petit ouvrage (30 pages) de sensibilisation à l'entreprenariat, dans la démarche portée par P. Ayat via l'association 100.000 entrepreneurs dans les Lycées.
Objectif : faire prendre conscience qu'entreprendre c'est le coeur de la vie, une philosophie de vie.
D'ailleurs Philippe Hayat se réfère, ce qui n'est pas pour me déplaire, à Albert Camus et à sa philosophie face à l'absurdité de la vie, entre désespoir et révolte, le chemin est là :
"On peut enfin accepter la nécessité de l'absurde et avancer dans l'épaisseur du monde et du présent tels qu'ils sont. C'es le choix de l'entrepreneur. Il prend l’initiative, ici et maintenant, sans rien esquiver. (...) L'homme qui consent à l'absurde, écrivait Camus, "soutient alors son humaine contradiction et installe [sa] lucidité au milieu de ce qui la nie. Il exalte l'homme devant ce qui l'écrase et sa liberté, sa révolte et sa passion se rejoignent dans cette tension(1)". L'entrepreneur se réalise par la conquête, le bonheur de construire, animé par tout ce qu'il y a de passionné et d'irréductible dans le coeur humain."
Et c'est vrai quand on entreprend il y a des réussites et des échecs, et en étant en permanence dans une forme d'action, l'entrepreneur ne peut pas voir la vie totalement en noir, parce qu'il faut avancer, parce qu'il faut sans cesse transformer les échecs en réussite et les réussites en capital pour de nouveaux projets. Parce qu'il est responsable il prend des risques et les assume. Les motivations des entrepreneurs sont multiples, mais j'ai pu constater que deux caractéristiques reviennent en force chez les entrepreneurs : d'une part se prendre en main et être autonome et d'autre part changer le monde à son niveau... en faisant un pain meilleur ou en apportant de nouvelles solutions techniques, le but ultime est le même.
En 1995, je finissais mes études en école de commerce et je devais être l'un des seuls sur environ 300 élèves à avoir un projet de création d'entreprise. A cette époque, nous sortions de la crise de 1991-1993, guerre du Golf, crise immobilière, chômage chez les jeunes. La campagne électorale avait mis en exergue la fracture sociale. Et je ne me voyais pas dans un groupe, je ne voulais pas travailler dans la grande distribution, je voulais que mon action permette de bouger les lignes, de créer de l'emploi. A 25 ans je devais être un des rares à considérer que les risques étaient minimes de créer une entreprise. Pas d'enfant, pas de maison. J'ai travaillé sur un premier projet avant de valider avec un second projet cette entreprise. J'avais l'impression d'être un extra-terrestre, tellement ce projet paraissait à beaucoup comme "incongru", hors-norme. Heureusement j'ai fini par faire des rencontres qui m'ont permis de transformer ce rêve en réalité et de suivre une voie que j'avais choisie. C'est cela qui est important. Il faut s'ouvrir les possibles puis choisir...
Alors si vous voulez vous refaire une petite dose d'optimisme, prenez donc ce témoignage comme un fil conducteur pour (re)prendre en main votre vie, et comme l'écrivait Antoine de St Exupéry :
« Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité. »
(1) A. Camus - Le mythe de Sisyphe