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Roland-Garros: Del Potro freiné par la pénombre

Publié le 04 juin 2012 par Rene Lanouille

Del Potro est dans l'attente Del Potro est dans l'attente En milieu de semaine dernière, on ne donnait pas cher de la peau de Del Potro dans ce Roland-Garros 2012. Handicapé par une blessure au genou bien réelle, amorphe sur le court lors de ses deux premiers tours, il semblait à la dérive, en perdition, loin du « Delpo » fringuant que l’on attendait. Mais comme le dit si bien le proverbe, il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Au rayon des sacrifices, l’argentin en connaît un paquet, lui qui pérégrinait à travers les sommets tennistiques en avril 2010 (Nº4 mondial) avant de connaître une descente aux enfers jusqu’au fin fond du classement ATP, pour pointer au 485ème rang en janvier 2011. La faute à une terrible blessure à la hanche.
Conscient de tous les efforts accomplis pour revenir à son meilleur niveau, la « tour de Tandil » a appris à ne jamais abdiquer. Alors, sur l’ocre parisien, Del Potro prend sur lui et tente de faire fi d’une douleur qui, si elle n’a pas disparu, s’est un brin dissipée au fil des matchs. Résultat ? Un troisième tour expéditif face à un croate Marin Cilic saoulé de coups gagnants et défait en trois sets secs.

Devant Thomas Berdych (7), un adversaire sur lequel il a su prendre le dessus 3 fois en 5 confrontations, « Delpo » débute la rencontre pied au plancher, prenant la balle très tôt en revers et n’hésitant pas à venir chercher les points au filet. Cependant, le longiligne tchèque se montre intraitable au service et sauve six balles de break au cours du premier set. Les deux joueurs se rendent coup pour coup et filent logiquement vers un jeu décisif. Teinté de dramatisme, le tie-break termine dans l’escarcelle de l’argentin, plus prompt à agresser son opposant tout en conservant une marge de sécurité lui évitant de commettre trop de fautes directes. Côté Berdych, la prise de risque est totale, le poulain de Tomas Krupa n’y allant pas avec le dos de la cuillère. Un choix non récompensé dans la première manche, mais payant dans la seconde, puisque le tchèque au « hourrah tennis » empoche le set 6-1.

Il est alors 20h35, le match a débuté depuis 1h58, et Del Potro n’a toujours pas réussi à s’emparer du service adverse. La stat qui tue ? 0/12 pour l’argentin en termes de balles de break converties. Dix minutes plus tard, « Delpo » parvient à chiper la mise en jeu d’un Berdych étrangement apathique. Sur sa lancée, il confirme son avantage et se détache 3-1. Puis, à 4-2 service adverse, l’homme de Tandil récidive. Mais c’est bien connu, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? L’argentin ne conclut pas sur son engagement et préfère une nouvelle fois breaker Berdych, peut-être histoire de commencer à servir dans la 4ème manche (6-3). D’aucuns, plus pragmatiques, y verront simplement un sursaut d’orgueil du natif de Valasske Mezirici. Toujours est-il qu’à peine le set achevé, Del Potro harangue la foule et serre le poing dans un geste rageur, tandis que Stefan Franson fait irruption pour annoncer aux deux combattants l’interruption de la bataille. Pour l’instant, avantage « Delpo », mais le chemin pour rejoindre « sa majesté » Roger Federer en 1/4 de finale est encore long.

Ce lundi, le duel reprendra sur le court Suzanne-Lenglen, juste après la rencontre opposant l’espagnol Nicolas Almagro (13) au serbe Janko Tipsarevic (8). Plus tard dans l’après-midi, Juan Monaco (15) voudra réussir l’exploit de sa carrière et se sortir des griffes de son ami Rafael Nadal, le Goliath de la terre battue. « Je crois en mes chances » dixit « Pico » en conférence de presse. A lui désormais de convertir ses paroles en actes.
Maurice Neyra

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