la malade imaginaire

Je cumule les maladies mortelles mais cette fois c’est officiel, je n’ai pas de cancer du sein.

Chaque été, j’ai un cancer de la peau et chaque hiver aussi (ces tâches et cette sécheresse ne sont pas naturelles…) J’ai aussi un cancer des poumons chaque lendemain de soirée (Et voilà, je savais que c’était la clope de trop) ou / et un cancer du foie (et merde, on ne peut pas remplacer un foie qui meurt je vais mourir d’une cirrhose –oui à ce niveau là qu’importe le nom de la maladie, seule la souffrance compte)

J’ai souvent mal au crâne et ça… Non madame, ça n’est pas innocent. Quand j’ai mal au ventre, et après m’être assurée que ça n’était pas une appendicite, ou quand j’ai le cœur qui palpite (et que ni lui ni lui n’est dans les parages), quand j’ai une crampe…

Vous n’avez pas idée du nombre de cancers que je développe. Je ne me soigne pas ni ne vais chez le médecin… A quoi bon ? A ce niveau là, je préfère mourir simplement parmi les miens.

Il y a quelques mois, j’ai eu un gros coup de fatigue nerveuse et j’ai fait un malaise. Ça n’était pas grave (j’ai cru à un cancer du cerveau 2minutes mais pas plus)

Mais j’avais un mug de thé tout prêt. Un mug, un vrai. Un que j’ai volé emprunté un jour que j’avais pris un capuccino venti au Starbuck du coin. Je tombe dans les pommes. Je renverse mon thé bouillant. Sur le sein.

Je sais ça n’est pas glamour. Quand je vous dis que je suis un running gag et que je ne fais pas les choses à moitié. Je peux vous dire, ça fait super mal. J’ai mis des pansements de tulle pendant moult semaines, et là ça va, il reste juste une cicatrice.

Mmm… «juste» ? Il n’y a jamais de hasard, il suffit de regarder les Experts pour le savoir. C’est là que j’ai compris. J’avais développé un cancer du sein (encore un).  

J’avais toutes les preuves : 1/ c’est visible 2/ je lis un livre qui parle de cancer du sein (comment ça on voit pas le rapport ?!) 3/ de l’eau bouillante sur une partie si fragile du corps… Mon dieu non je ne veux pas de mammectomie.

Je suis allée chez la gynéco tout à l’heure. Et donc comme je suis une fille courageuse, je lui ai demandé :

«oui heu y’a un truc là enfin rien de grave hein hahaha juste une cicatrice mais hahaha vous allez rire, je voulais juste voir si tout est en ordre… hum… hé hé hé… Voilà voilà…»

Et donc oui effectivement elle a rit. Elle a vérifié, elle m’a dit que la cicatrice aurait disparu d’ici 2mois.

Et là, rassurée de n’avoir pas un cancer du sein (chez la femme 2e cause de mortalité) j’ai oublié de demander si pour le cancer de la peau, elle était bien sure que tout était ok…