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Pour un 1er mai d’unité

Publié le 01 mai 2012 par Romlor

Le 1er mai est la fête des travailleurs depuis que, sur une proposition de Raymond Lavigne, la IIe Internationale a décidé de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures. Avec le drame du 1er mai 1891 à Fourmies (une manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts), le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.

Dévoyée sous le Régime de Vichy, réintégrée dans sa conception originelle par le Conseil National de la Résistance, cette fête est ensuite instrumentalisée, depuis 1988, par le Front National qui en a fait sa célébration de notre Jeanne nationale.

Depuis une semaine, une autre instrumentation a été tentée. Celle du candidat Nicolas Sarkozy qui a souhaité en faire la fête du “vrai travail”, entendez celui des salariés “exposés à la concurrence, aux liquidations, aux licenciements” par opposition aux autres. Disons les choses clairement. Par ce discours, Nicolas Sarkozy oppose les salariés “exposés” aux fonctionnaires. Et pourtant, les salariés des grandes entreprises sont autant protégés que ceux du public. En période de crise, la stratégie des grands groupes est d’abord de faire supprimer les contrats d’intérim ou de sous-traitance. Au sein d’un même groupe, le niveau de protection n’a rien à voir selon les statuts. La vraie différence est là, entre le travail précaire et le travail sous statut, et non dans l’opposition public/privé.

Il est lassant de constater qu’opposer une partie de la population contre une autre est encore aujourd’hui un credo en vogue. On a déjà dit, ici, combien cette déviance du propos politique constituait une fabrique de la défiance citoyenne à l’égard de la chose publique.

Quel est le résultat de cette stratégie ? Une présence de plus en plus forte des extrêmes dans le champ politique. Les 6,4 millions d’électeurs de Marine Le Pen envoient un signal fort, en guise d’avertissement. A 44 ans, Marine Le Pen a encore une longue carrière politique devant elle. Combien fera-t-elle en 2017 ou en 2022 ? Surtout si, en s’alliant avec des partis populistes, la droite conservatrice lui apporte la légitimation dont elle a besoin pour élargir son audience.

L’exemple autrichien devrait, de ce point de vue, nous éclairer. En 2000, sous prétexte de lui arracher ses électeurs, le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel n’a pas hésité à s’allier avec le FPÖ dirigé alors par Jörg Haider. 12 ans après, le FPÖ rivalise avec les partis traditionnels en terme d’audience.

Le coup de semonce est donné. L’heure sera bientôt au choix. Dès aujourd’hui, autour de tous les travailleurs, faisons le choix de l’unité.


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