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Wladimir Poutine, der Ubermensch !

Publié le 01 juin 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

Poutine dérange. Poutine inquiète. Mais Poutine fascine aussi. Il est le fantasme caché des grands dirigeants démocratiques de ce monde, comme des petits dictateurs d’opérette. Les premiers lui envient ses marges de manoeuvre, sa liberté d’action, son jeu avec les règles du pouvoir. Les seconds rêvent de sa puissance, de sa respectabilité forcée, grande Russie oblige, mauvais souvenirs de l’URSS aussi.

Wladimir Poutine, der Ubermensch !

Pour un peu, Wladimir Poutine serait le fantasme absolu de tous les présidents élus ou non. Poutine est élu,et même  réélu, sans être vraiment démocrate. Poutine fait tout: Président, 1er Ministre, pompier, judoka, chanteur, pêcheur, chasseur. Il est le kaléidoscope de toutes les postures possible du héros, du sauveur, du rebelle.

Mais Wladimir POUTINE n’est pas qu’une version musclée et virile du Rambo politique qui sommeille au fond de chaque Présidentmême François Hollande – ces hommes qui sont toujours quelque part des petits garçons pour qui le gros bras et la grande gueule auront toujours plus de valeur « vraie » que réthoriques et programmes politiques. POUTINE est le seul dirigeant intéressant des 20 dernières années, depuis que Ronald Reagan et Gorbatchev ne  sont plus de la partie, et depuis que tous les autres n’ont plus de De Gaulle ou de Thatcher à nous produire pour élargir le spectre.

Wladimir POUTINE bi-polarise à nouveau le monde, qui ne tournait finalement plus très rond, depuis que les Etats-Unis ne pouvaient plus se construire et s’affirmer face à un autre Empire, fut-il qualifié « d’Empire du Mal ». La crise syrienne le montre à merveille: l’opposition Ouest-Est est revenue comme aux plus beaux jours, et Obama ne peut pas faire ce qu’il veut, même si ses alliés sont toujours les plus dociles qui soient. Pour un peu, on en taperait de joie avec sa chaussure sur la table, comme un Nikita des grands soirs!

Wladimir Poutine, der Ubermensch !
Mais POUTINE multi-polarise, aussi. Il représente à lui seul un dialogue cohérent avec le monde arabe, par jeu politique, bien sûr, mais aussi par réflexe identitaire, tant le monde arabe fait tout simplement partie de sa sphère d’influence naturelle, celle de l’ancienne URSS. Qu’il le martyrise comme en Tchétchénie ou qu’il le soutienne comme en Iran, POUTINE sera toujours plus crédible parce que motivé par une volonté géopolitique indiscutable, plus que par les intérêts financiers des grands groupes capitalistes qu’il ne possède pas.

POUTINE dialogue aussi de manière très privilégiée avec la Chine. Bien mieux que n’importe quelle grande démocratie. D’abord parce qu’il ouvre les portes de son territoire à une puissante immigration chinoise (Vladivostok est devenue une ville chinoise aujourd’hui!), et parce qu’entre communistes ou anciens communistes, entre asiatiques ou presque, on se comprendra toujours mieux.

Bi-polaire et multi-polaire à la fois. Quand il veut. Quand ça lui prend. Quitte à agir par ruse, par humeur, par stratagème. Quel absolu pour tout autocrate qui se tait, et qui se cache en chaque grand dirigeant! POUTINE a la puissance que les petits n’ont pas, mais il peut se permettre ce que les grands ne peuvent pas, car il rend compte de ce qu’il veut à une opinion publique qu’il possède et ressent comme personne.

Bien sûr, l’opposition est là, bien sûr les élections produisent des résultats suspects. Dans tout autre pays, pour toute autre personne, le jugement serait définitif et les sanctions promises ou appliquées. Mais qui a les moyens de sanctionner la Russie? Qui a les moyens d’affronter le puissant Wladimir les yeux dans les yeux? Un Président élu pour 4, 5 ans? Certainement pas.

Wladimir Poutine, der Ubermensch !

Alors on se tait. Parce qu’on a peur de lui, de son regard de glace, de ses missiles rouillés, mais peut-être pas tant que ça. De ses ressources naturelles, de son territoire inexpugnable. POUTINE est à la fois le successeur de Staline et de Ivan le terrible, sans aucune contradiction. il attire même la compréhension: la Russie n’est-elle pas après tout un système en transition, mi dictatorial, mi-démocratique? La critiquer trop fort la renverrait à ses vieux démons. Alors on se tait. Et Wladimir mène la danse, avec ses grands yeux fixes et sans vie. Un destin comme il serait d’une valse.  Une valse qui pourrait – sait-on jamais – sortir nos dirigeants du coma profond qui est le leur depuis tant d’années, et leur rappeler que les alliés naturels de la France sont les puissances continentales (Allemagne, Russie) et pas les puissances atlantiques. Que l’équation de Tilsitt, si elle avait abouti, aurait fait de la France la 1ère puissance mondiale et entraîné l’Angleterre à la ruine.  mais ce que Napoléon n’a pas réussi à faire, peut-on imaginer qu’un François Hollande l’accomplisse?

Superman. Ubermensch. Comment le dit-on en russe?


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