Une épuration socialiste en bonne et due forme. Heureusement on n´a pas rouvert les centres de rééducation.
Trois nouvelles têtes au sommet de la police
Claude Baland (gauche) remplace Frédéric Péchenard (droite) au poste de directeur général de police nationale.Crédits photo : -/AFP
Les trois plus hauts responsables de la police ont été changés ce mercredi en Conseil des ministres. Sans surprise sur les noms des promus, les préfets Boucault, Baland et Patrick Calvar, as du contre-terrorisme.
Après une semaine de suspens savamment entretenu, les noms des remplaçants des grands chefs de la police sont enfin tombés. Nommé en conseil de ministres aujourd'hui comme nous l'annoncions mardi, le préfet Bernard Boucault succède au préfet Michel Gaudin à la tête de la préfecture de police de Paris. Ce poste est très politique, la «P.P» étant la tour de contrôle du dispositif de sécurité de toute l'Ile-de-France et informée de tout ou presque sur les coulisses du pouvoir dans la capitale. Le sérail policier s'étonne toutefois que ces fonctions éminentes soient confiées à un préfet, certes intime du premier ministre, mais qui se trouve à seulement un an de la retraite...
Autre départ: celui de Frédéric Péchenard, le directeur général de police nationale, jugé trop proche de Nicolas Sarkozy. Il est remplacé par le préfet, Claude Baland, ancien directeur de l'administration de la police nationale. Le préfet Péchenard pourrait se voir offrir la place de Délégué interministériel à la Sécurité routière.
Accusations de «chasse aux sorcières»
Par ailleurs, Bernard Squarcini, le directeur central du Renseignement intérieur (DCRI) cède la place à Patrick Calvar, un ancien de la DST (contre-espionnage) passé par la DGSE (espionnage). Ce grand professionnel a géré nombre d'affaires antiterroristes, notamment le dossier de l'islamisme radical. Le préfet Squarcini paie lui aussi sa proximité avec l'ancien chef de l'Etat.
«Ce ne sera pas une valse. Trois personnes, ça ne sera pas une valse considérable», avait déclaré le 29 mai, François Hollande, répondant sur France 2 aux accusations de «chasse aux sorcières» lancées à droite. «Pour la police, ça va s'arrêter là», a-t-il assuré.
Mais quiconque connait la «grande maison» sait que le remplacement le même jour des trois postes les plus importants de l'édifice policier constitue un séisme. Et qu'il sera inévitablement suivi de nominations en cascades dans les semaines à venir.
Postes à la discrétion du gouvernement
Interrogé sur le choix de Bernard Boucault à la tête de la préfecture de police de Paris, Claude Guéant a relevé qu'il connaissait «très bien» ce préfet, mais, a-t-il dit, il n'a pas «de compétence policière particulièrement affirmée jusqu'ici».
Comme on lui faisait observer que M. Boucault avait été notamment directeur de cabinet de Daniel Vaillant Place Beauvau, M. Guéant a ironisé: «On nous explique dans le même temps que ce n'est pas du tout un ami politique. Comprenne qui pourra...»
En tout état de cause, ces postes demeurent à la discrétion du gouvernement. Claude Guéant, lui-même, en a convenu: «cela ne me semble pas anormal que l'on nomme des gens avec qui on a l'habitude de travailler».