Enroulé autour d'une branche, long, rugueux, le
corps dur, il m'effraie. Sa bouche creuse est noire à l'intérieur, ses yeux
sont si petits que j'ai de la difficulté à les distinguer, je m'éloigne.
Il fait un bruit strident, sans arrêt,
monotone mais agaçant.
Il avale tout ce qu'il y a autour de lui,
goulument, d'un seul coup, insatiable.
Je m'avance en feintant de regarder ailleurs,
afin de ne laisser planer un doute sur mes intentions. À quelques pieds de lui,
je m'arrête, me concentre, retiens ma respiration, et tac!
Je le saisis à la gorge, le tourne, le serre
et le tord. Je tire dessus jusqu'à ce que la boucle de son corps se décroche de
l'arête. Il se raidit, essaie de se replier en boucle; je crampe mes pieds et
le souque en sacrant. Il lâche un peu prise, mais résiste.
Je le tiens fermement et lui installe cette
rallonge métallique qui me permettra de le contrôler sans danger. Puis
j'installe la brosse.
C'est plus agréable de passer l'aspirateur, en
s'imaginant que l'on dompte un serpent.
Lo x