Vous ai-je déjà parlé de ma prédilection pour les saris hindous ?
C'est l'un des attributs de la femme mariée. On en trouve de toutes les matières et de toutes les couleurs. Les plus beaux sont les saris de mariage, rouges et rebrodés de lourdes pierreries. Les plus anciens sont tissés à la main, en soie, dans le sud, vers Kanchipuram ou Mahabalipuram. J'en ai ramené quelques uns de notre premier voyage dans l'Etat du Tamil Nadu, capitale Madras, en 1995.
J'en ai encore deux en mousseline de soie, soigneusement pliés. Il m'arrive d'en porter à la campagne. Délicieux, mais pas très commode à qui n'est pas habituée. J'ai fait confectionner un sari chatoyant pour un mariage. Dans le métrage, la couturière a réussi à caser un pantalon, un petit haut et un manteau ... Et puis, j'en avais acheté un très simple, en mousseline de coton safran et rose. Un de ceux que les paysannes portent pour accomplir les travaux des champs les plus rudes. De belles taches de couleurs dans la campagne poussiéreuse.
Comme la plus grande partie des saris, celui-ci comporte une large bande terminale d'une couleur contrastée, à rayures, qui est utilisée en pan volant, tombant le long du dos, mais avec lequel on peut aussi se voiler ... et surtout, le long des deux lisières, des bandes de galon tissé de fils brillants qui évoquent l'or, mais ne sont que du coton mercerisé. Chouette tout de même ...Il n'avait jamais servi à une exception près : pour les 30 ans de Florence, nous nous en étions servis pour draper le buffet qui avait un air exotique !Bref, j'ai décidé de m'y attaquer, pour en tirer un pyjama. Ce fut un rude combat. Mais c'est lui qui a perdu, il n'en reste que quelques haillons...Banzaï !