Troubles MUSCULO-SQUELETTIQUES: Une maladie professionnelle sur 2 – InVS – BEH

Les principales maladies à caractère professionnel (MCP) signalées dans ce Bulletin hebdomadaire, consacré à la santé au travail, restent les troubles musculo-squelettiques (TMS) qui représentent plus d'une maladie professionnelle sur 2, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Vient ensuite la souffrance psychique présente chez 20% des hommes et 31% des femmes.

Une attention toute particulière doit être portée aux salariés de plus de 50 ans, signale l'InVS- d'autant plus avec l'allongement de l'âge de la retraite- et pour l'ensemble des pathologies et quel que soit le sexe, car les prévalences des MCP augmentent avec l'âge, jusqu'à la tranche d'âge 45-55 ans. Conséquence pratique, les salariés vieillissants seraient plus souvent écartés du travail pour inaptitude au poste.

Les TMS : Certains secteurs souffrent plus que d'autres, avec des prévalences des TMS plus élevées (de 3 à 7% selon le sexe) dans les secteurs de la construction, de l'industrie, et de l'agriculture. Les sites les plus touchés sont le rachis (1,3%), l'épaule (0,6%) et le coude (0,4%). Les catégories les plus touchées restent les ouvriers qui précèdent les employés. Enfin, les médecins du travail ont considéré qu'un tiers environ des TMS diagnostiquées en France remplissaient les critères de MCP. Rappelons le taux plus important estimé par le précédent rapport de la Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES), soit plus de 78%de troubles musculo-squelettiques (TMS), sur 44.000 maladies professionnelles contractées par les salariés sur 1 an.

La souffrance psychique est plus fréquemment observée dans le secteur financier (3,5% chez les hommes et 4,9% chez les femmes), dans l'industrie (1,5% chez les hommes et 2,9% chez les femmes) et toujours dans l'administration publique (1,4% chez les hommes et 2,5% chez les femmes). La prévalence de la souffrance physique augmente avec le caractère « élevé » des catégories socio-professionnelles, de 0,7 à 1,7% chez les ouvriers à 2 à 3% chez les cadres. Un « phénomène » qui pourrait, selon les auteurs, traduire une réelle évolution, vers un stress accru,dans les conditions de travail des cadres et dans leur impact sur leur santé mentale. En cause également, dans ces troubles mentaux,les facteurs relationnels et organisationnels, les mêmes que ceux invoqués à l'origine de symptômes cardiaques, de troubles digestifs ou de prise de poids.

Quand les MCP mènent au décès : Une autre analyse menée à partir des données sur les accidents du travail et de trajet indemnisés par la Sécurité sociale estime à 1.500 environ, le nombre annuel moyen de décès de travailleurs salariés par accident du travail et de trajet. Le taux de mortalité par accident du travail chez les hommes s'avère particulièrement élevé dans les secteurs de l'agriculture-sylviculture-pêche, les transports et la construction. Mais, précise le BEH, ces données vont dans le sens d'une probable sous-évaluation des décès accidentels reconnus d'origine professionnelle. En effet, une partie des accidents mortels liés au travail ne fait pas l'objet d'une déclaration à la Sécurité sociale. Cela aboutit néanmoins à une approximation du taux global de mortalité par accident du travail en France, très proche de celui des Etats-Unis.

C'est donc une image figée des MCP que nous livre ce bulletin, et non une évolution générale des prévalences, ce que devraient pouvoir apporter ces prochaines années, de nouveaux outils, comme le programme Coset, un recueil très large de données professionnelles et de santé, dont l'objectif principal sera la surveillance de la morbidité de la population active en France et son évolution dans le temps selon le secteur d'emploi.

Source: InVS 5 juin 2012 / n° 22-23

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