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Puisque l’exercice semble convenu socialement et que tout le monde y compris de pseudos experts en communication s’y attellent, pourquoi pas nous? Allons y donc de mon analyse toujours aussi sauvage… mais libre. La culture, n’est-ce pas ce qu’il reste quand on a tout oublié ?
L’arrière plan n’apparaît qu’en décor, assez flou. On ne le doit pas à une intention de l’immense photographe nous dit-on qu’est Raymond Depardon, mais au fait qu’il a réalisé de nombreuses photos prises avec différents appareils, argentiques et numériques. Ce plan provient d’un très ancien Leïca, ais-je entendu de par la part du vieux Raymond aux informations télévisées. Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec ce genre de bâtiments qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de fréquenter au quotidien, précisons qu’il s s’agit de l’arrière de l’Élysée, côté jardin, comme d’autres l’auront deviné tant cela va de soi. Pourquoi ce côté là plutôt que l’autre, plus officiel et majestueux ? Doit-on y voir un message ? On y distingue, à gauche, deux drapeaux : français et européen. Ont-ils été disposés là pour l’occasion ou y sont-ils en permanence ? Si c’est pour les besoins de la photo, combien cela coûtera-t-il au contribuable ? L’herbe sous les pieds de François Hollande ne semble pas fraîchement taillée, un tout petit peu haute, et non rase comme cela devrait. Il est vrai qu’en ce moment, elle pousse très (trop) vite. Quel est le rythme de tonte dans les jardins de l’Élysée ? N’y a-t-il pas là une éventuelle négligence professionnelle à considérer ? François quant à lui, personnage bien central de cette scène si volontairement champêtre, semble un peu gauche, emprunté, pas très à l’aise dans un costume qui semble non pas trop grand, non pas trop petit, mais simplement pas fait pour lui : son corps y apparaît étranger. Ses mains semblent de gros battoirs dont il ne sait que faire dépassant d’un déguisement bien sombre. J’ai entendu certains commentateurs dire qu’il « esquissait un sourire ». Je ne le remarque guère, il n’a pas l’air très jovial, contrairement à la réputation qu’on lui prête, et que je ne vous rendrai pas : je ne suis pas un intime. En fait, il a l’air plutôt triste, mais se force à se montrer serein car il sait que l’impression qu’il donnera sur cette photo destinée à être officielle comptera. Mais il ne parvient pas à se montrer plus joyeux, malgré ses certitudes, c’est là mon impression très subjective. Sa fonction l’écrase déjà, mais il s ‘efforce de se montrer digne, en réaction également à l’attitude excessive de son prédécesseur. Ce doit être pour lui un facteur de vigilance, sur lequel ses conseillers l’ont abondamment briffé. Surtout aucun relâchement sur ce registre. Le moindre faux pas, lors des trois premiers mois, et c’est la chute…
En outre, son personnage se détache du reste de la scène comme si sa photo avait été collée sur un décor factice, dans un mauvais montage d’avant photoshop… La photo a été prise vendredi 1er juin, dont wikipédia nous apprend qu’il s’agit du 13e jour du mois de prairial dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du pois. Le même jour, en 987, Hugues Capet est élu et sacré roi des Francs. Ce dernier est mort de la variole, couvert de pustules, dans un hameau de la Beauce… Bien que nous ne l’aimions point - celui qui fut ainsi immortalisé par l’illustre photographe, pas l’autre (faut suivre, bon sang !), nous ne lui souhaitons pas la même fin…. Précisons pour terminer que cette photo m’apparaît très peu moderne, voire carrément ringarde malgré le prestige dont jouit Monsieur Depardon. Mais l’exercice peut-être le veut-il, à force de trop de contraintes conventionnelles. Et si l’on prend en compte la vétusté du matériel en cause, peut-être cela peut-il mériter une quelconque indulgence…
Chers, lecteurs, et lectrices, à vous la parole :