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Avec une blouse blanche et un nez rouge

Publié le 05 juin 2012 par Xmedinadealbrand @mujeresmundi

Avec une blouse blanche et un nez rougeProfil

Nom: Caroline Simonds

Origine: Etats-Unis

Profession: Artiste – Clown d’hôpital

Adage : « Entre le monde de la souffrance et celui du rire, on pourrait y penser qu’il y a un espace impossible à franchir décemment. Et bien si, il faut sauter le pas ».

Une blouse blanche, une salle d’hôpital et une jeune étudiante en médecine disposé à aider les autres, Caroline. Au milieu de cet environnement médical, elle sentait qu’il manquait quelque chose, qu’elle ne parvenait pas à son projet de devenir médecin, «Je n’avais pas l’impression que j’appartenais au métier de médecin. Je croyais même que j’étais en échec. Je ne voulais pas prendre des décisions quant à l’avenir des personnes; mais j’ai été très doué pour leur faire rire. Alors, je me suis dit que ce que je voulais faire le reste de ma vie était de faire rire les gens sans avoir la moindre idée que j’allais retourner aux salles d’hôpital des années après ».

Caroline est née à Washington. Après son expérience en tant qu’étudiante en médecine, elle a changée et a étudié le théâtre, l’acrobatie, le mime et la flûte. Avec ces outils, Caroline sortit pour exécuter théâtre de rue. En 1971, avec une flûte à la main et une paire de jeans dans son sac, elle est arrivée en Europe pour jouer et arriver aux gens qui en avait les plus besoin, à travers la beauté, la poésie, la musique et le théâtre de rue. Elle créa un personnage doué de grandes émotions, sans paroles, sans être limité par la langue.

Avec une blouse blanche et un nez rouge

Co-fondatrice du Palais des Merveilles, une troupe de théâtre qu’elle a codirigé pendant dix ans en voyageant à travers l’Europe, jusqu’à la naissance de Laila, sa fille. Puis, elles sont parties pour New York, où Caroline a travaillé avec un peu de tout dans la scène de l’art: en jouant de la flûte lors des mariages, en chantant des chansons françaises dans les cafés-théâtres. Jusqu’à la fin des années ‘80, après avoir passé une audition, elle a été acceptée dans le Big Apple Circus, une compagnie de théâtre et participa à la Clown Care Unit en collaboration avec des clowns professionnels effectuant des visites dans les hôpitaux « quand j’ai ouvert la porte des chambres d’hôpital et je vois les yeux tristes se rendre lumineux  avec un sourire. Cela a changé mon monde et je me suis dit, que j’avais trouvé ce que je voulais faire toute ma vie. J’ai réalisé que la France était mon destin ».

Des rires dans une salle d’hôpital

Caroline était convaincue qu’elle pouvait lancer une version française du projet américain. Chemin faisant, Caroline retourne en Europe et créa en France, en 1991, Le Rire Médecin et aussi la docteur Girafe, un surnom tiré à cette belle dame de 184cm d’hauteur, grand sourire et yeux coquins. Elle a obtenu l’agrément du ministère français de la Culture, la Fondation de France et de la Fondation Florence Gould. Elle rencontre le professeur Jean Lemerle, responsable du département d’’oncologie pédiatrique à l’Institut Gustav-Roussy. Après quelques allées et venues, le Dr Lemerle lance « vous commencez quand ? », Le défi es lancé.

Avec une blouse blanche et un nez rouge
En Septembre de la même année, l’association obtient une subvention de la fondation du Crédit Lyonnais, l’équivalent de trois années de fonctionnement. Grâce à cela, Le Rire Médecin lance ses premiers programmes et commence à recruter des autres clowns des hôpitaux. Anne Vissuzaine (Dr Chou-fleur), clown et premier directeur de l’association, avec Caroline ont choisi trois nouveaux clowns. En Octobre, l’équipe du Rire Médecin est apparu avec leurs nez rouges dans les couloirs de l’Institut Gustave Roussy et à l’hôpital Louis-Mourier. La formule rire et amour venait de se mettre en marche.

Au cours de leurs premières années, ils ne se soucient pas des médias « J’étais plus intéressé par développer le projet d’une manière cohérente et humaine. Je ne suis pas intéressé à être la première page d’un magazine comme le cas du clown qui va aider les enfants malades. Je me suis intéressé à être acceptée par le personnel de l’hôpital et à travailler ensemble avec eux quand un enfant a besoin de soins, pour leur distraire pendant que le personnel médical se bat contre la maladie ».

En 2011, l’association a fêté ses vingt ans et a créé l’institut de formation Rire  Médecin, afin de professionnaliser les acteurs qui souhaitent devenir des  clowns d’hôpital. Dans ces vingt ans, Le Rire Médecin est devenue une source d’inspiration pour d’autres associations similaires en Europe, ce qui a conduit Caroline à continuer avec des nouveaux programmes, comme la formation d’associations émergentes, formations de professionnels de la santé ainsi que des interventions au sein d’organismes de formation. Aujourd’hui, il y a environ 100 nez rouges, assurant 68 000 interventions par an dans 37 unités pédiatriques (oncologie pédiatrique, unité de maltraitance des enfants, de soins intensifs) dans quatorze hôpitaux en France. Les clowns rendent visite aux enfants hospitalisés deux fois par semaine pour les aider à faire face à la maladie, pour évacuer leurs frustrations et les aider à faire face à la douleur,  pour s’échapper à travers le rire et oublier leurs soucis « Nous avons taillé la performance en tenant compte de la condition médicale, psychologique et sociale de chaque enfants. Les pièces sont individualisées, nous travaillons en duo avec un autre clown, et l’enfant peut jouer un rôle actif en participant dans la pièce, si il / elle ne veut que regarder, de sorte qu’il joue un rôle passif ou ils ont aussi l’option pour nous diriger ».

Au cours de sa carrière, Caroline a eu des cas particuliers, bien que nos nez rouges soient obligés de rester dans sa position professionnelle. Il y a beaucoup d’enfants qui nous ont quitté, d’autres ont été guéris et même il y a le cas d’une jeune femme qui il y a vingt ans attendait une greffe de rein et fais la rencontre de notre docteur Girafe. Maintenant elle est membre du conseil d’administration du Rire Médecin en apportant son expérience à partir d’un point de vu du patient.

Le regard de Caroline

Avec une blouse blanche et un nez rouge
« Je ne souffre pas quand je joue, je suis comme un enfant qui est dans le jeu ou comme un pompier qui est en train d’éteindre le feu, je suis une spectatrice de moi-même. Mon but est de donner du plaisir dans l’instant même, pas de réfléchir à ce qui se passera après (….). Au sein de notre programme, chaque matin, nous parlons avec les médecins et les infirmières des patients pour connaître leur statut, alors je mets tous mes outils professionnels au service de l’enfant à ce moment-là ».

Avec un kit équipé avec des rires, armés de tambours et des trompettes, au lieu d’aiguilles ; Caroline et sa troupe de clowns d’hôpital au nez rouge et aux manteaux blancs, changent la vie quotidienne des enfants hospitalisés, en éloignant pour quelques instants la douleur et la maladie. Ceci fonctionne comme une prescription médicale: une cuillère de fantaisie et une injection de l’humour pour aider les enfants à créer un autre milieu hospitalier, permettant aux familles et professionnels de la santé à avoir un regard différent de l’enfant hospitalisé.

L’amour de Caroline pour le théâtre a été renforcé dans les murs d’un hôpital, en portant la poésie, fantaisie, le rêve, la surprise et la rencontre des gens dans un environnement traditionnellement aseptisé, pas très drôle, plein d’enfants qui veulent rester des enfants et pas des personnes malades. La docteur Girafe, Caroline, la grande, la grande Caroline nous apprend que « entre le monde de la souffrance et celui du rire, on pourrait y penser qu’il y a un espace impossible à franchir décemment. Et bien si, il faut sauter le pas ».

Avec une blouse blanche et un nez rouge

Si vous voulez en savoir plus sur Caroline et sa troupe de clowns d’hôpital, visitez http://www.leriremedecin.asso.fr

Avec une blouse blanche et un nez rouge

Trailer ‘Le Rire Médecin – Jour de Clowns’. Un film de Olivier Horn.

Avec une blouse blanche et un nez rouge

Interview: XMA

Photos: Jacques Grison / Le Rire Médecin



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