La guerre des lapins

Par Onceuponamarque @onceuponamarque

Once upon… Lindt et Sprüngli.

Non, ce n’est pas Pâques.

Mais parlons tout de même de lapins en chocolat.

Car depuis le 24 mai dernier, Lindt n’est officiellement plus le seul à pouvoir créer ses fameux lapins en chocolat recouverts de feuilles d’or et ornés d’un ruban rouge à clochette.

 Malheur !

 Si, c’est grave.

 Car c’est une réelle guerre de léporidés qui se livre depuis les années 2000. Une longue, sanguinaire et cruelle guerre sans merci.

 Bon, n’exagérons pas trop non plus.

 Mais il est vrai qu’une guerre des lapins a réellement eu lieu, de 2000 à 2011, opposant le très célèbre lapin de Lindt à son plus anonyme compatriote suisse Hauswirth devant la Cour Suprême de Vienne :

Oui, il y a bien un petit air de famille.

Le célèbre maître chocolatier avait hurlé au plagiat et tenté de faire interdire la reproduction de ce petit être brillant qu’il considère comme sa marque de fabrique.

A force de combats et d’efforts, il est enfin parvenu, l’an dernier, à faire reconnaître par une cour autrichienne que le concurrent local violait ses droits en produisant ce simili-animal bling-bling.

Victoire.

Suite à cette décision, l’espoir que la Cour européenne en fasse enfin une marque commerciale protégée était bien là.

Rodolphe Lindt, qui avait créé en 1953 cette gourmandise pour consoler sa fille attristée d’avoir vu un lapin, symbole du Printemps, s’enfuir, pouvait enfin dormir sur ses deux oreilles.

Et bien non. Rebondissement dramatique. Re-levée de rideau.

Le 24 mai 2012, la cour européenne a confirmé que le lapin-à-manger-en-dessert ne possédait pas assez de caractères distinctifs pour en faire une marque protégée.

Oui, il est doré. Oui il a un joli ruban qui tintinnabule à nos oreilles.

Mais qu’on se le dise, un lapin assis, c’est plutôt commun. Des chocolats emballés dans du papier doré, c’est du déjà-vu. Et oui, il est d’usage d’orner des animaux en chocolat de petits nœuds ravissants et/ou de jolies clochettes mélodiques.

Point à la ligne. C’est décidé. Le lapin Lindt n’a rien d’extraordinaire.

De même que tous les charriots de supermarchés ne sont pas des Caddies, tous les lapinous or et rouge ne sont pas des Lindt.

Ce n’est peut être là qu’une maigre consolation mais nous affirmons, nous, à Lindt et Sprüngli, que leur lapin de soleil et de sang sera toujours le premier dans nos cœurs quand reviendra Pâques.

Si vous ne le faites pas pour Rodolphe Lindt, faîtes-le au moins pour sa fille.