Femmes en burqa devant l'hôtel Bayerische Hof
surprises en train de photographie la gay pride
En Allemagne, il est permis de porter la burqa. Il n'est pas rare de croiser dans les boutiques chics de Munich de riches saoudiennes en train de faire des emplettes complètement voilées. Elles sont généralement descendues dans les cinq étoiles de la capitale bavaroise.
En juillet de l'an dernier, j'ai surpris une jeune femme (jeune sans doute, du moins l'ai-je cru, au vu du grain de peau de ses mains qu'elle avait sans doute oublié de ganter) en burqa toute noire en train de mitrailler la gay pride de son appareil photographique. Les déclics de l'appareil étaient frénétiques. Pour ce faire, elle s'était cachée derrière un pilier du proche entrée de son luxueux hôtel. Le port de la burqa n'empêche ni le voyeurisme ni l'hyperexcitation... En portant la burqa, peut-être voit-on la vie des autres comme dans un peep show permanent? La femme semblait visiblement fascinée par son contraire: les amateurs de visibilité parfois très dénudés et parfois très colorés qui défilaient joyeusement sous ses yeux.
Jeunes femmes défilant
lors du Christopher street day munichois
à visage découvert
Le comportement de cette femme interpelle. La représentation de l'être humain, et, partant, la photographie, n'est-elle pas proscrite par la loi qu'elle semble vouloir proclamer par son accoutrement? Comment s'autorise-t-elle à dérober l'image d'autrui alors qu'elle interdit aux autres de contempler la sienne? Les voies de la burqa sont impénétrables...Au regard de la loi allemande, la jeune femme était dans la parfaite légalité: elle a le droit de photographier une manifestation publique, elle a le droit de refuser de se laisser photographier au nom de son droit à l'image. C'est sur le plan de la convivialité et de la réciprocité des échanges que cet incident pose question.
Crédit photographique: Luclebelge