Le propre d'une promesse n'est-il pas de rester promesse, et donc de ne pas se réaliser?
Alors qu'il travaillait depuis des années à tenter l'adaptation de Blood meridian de Cormac McCarthy, voici que Ridley Scott recule devant l'obstacle pour s'attaquer au même sujet — l'origine de la pulsion de mort chez les trumains — mais sous la perspective radicalement différente de l'imagerie intergalactique…
Ce qu'il y a de bien avec un bon réalisateur, c'est que même lorsque son film est un ratage, il y a toujours quelque chose de bon à prendre.
En l'occurrence, comment l'Alien, pure substance pré-symbolique de jouissance immortelle, s'y prend pour "croître et se multiplier".
L'Alien, c'est l'hommelette lacanienne. Le reste indestructible du réel, créé par l'apparition même de l'ordre symbolique qui ne peut l'intégrer.
L'excès en contrepoint du manque (à dire).
C'est ainsi que la Chose innommable, et donc inter-dite, devient la métaphore même du langage, que la naïveté des Titans croit pouvoir instrumentaliser, mais qui en vérité se sert d'eux pour se perpétuer en les colonisant.
Moralité de l'histoire : dis-moi à quel langage tu es exposé, et je te dirai qui tu hais.