Les entreprises face aux défis du changement climatique

Des marges significatives de progrès

Une première étude Carbone1 , publiée en 2009, avait identifié les principaux défis auxquels sont confrontés les secteurs d’activité grands émetteurs de CO2 et les leviers d’action grâce auxquels ils peuvent réduire leur influence sur le changement climatique. Cette fois-ci, l’étude mesure le niveau d’engagement des entreprises et le degré d’utilisation des leviers qui s’offrent à elles pour réduire la part du carbone dans leurs processus de production sur l’ensemble du cycle de vie de leurs produits.

Selon l’étude, la majorité des entreprises affiche désormais un engagement en faveur de la protection de l’environnement. Néanmoins, si la réduction de l’empreinte carbone dans les procédés de production est désormais un objectif clairement affiché, l’information sur les processus utilisés reste limitée et les indicateurs de résultats laissent apparaître des marges significatives de progrès. Dans la plupart des cas, le principal déterminant des changements de comportement vers la réduction des émissions de C02 est la réglementation impulsée par les directives européennes.

D'une stratégie basée sur la progression des volumes à une stratégie s’appuyant sur la fonctionnalité des produits

Pour Nicole Notat, présidente de Vigeo, "de nouveaux modèles de croissance sont indispensables qui doivent privilégier l’utilité et la fonctionnalité du produit sur la volumétrie de la production. La crise ne doit pas servir d’alibi à l’inertie ou au renoncement, l’innovation et la responsabilité environnementales sont au contraire des leviers de sortie de crise."

De plus, l’assurance est faible que les entreprises transposent dans le reste du monde les exigences auxquelles elles se conforment eu Europe. En réalité, les engagements innovants sont ceux qui visent le passage de modèles de croissance basés sur la progression des volumes vendus à des stratégies s’appuyant sur la fonctionnalité des produits. Ces efforts font leur apparition en Europe, notamment dans les secteurs électricité et automobile. Dans cet environnement, des leaders de la performance environnementaliste se sont affirmés, parmi lesquels figurent, dans chaque secteur, des entreprises françaises.

"Un appel à la responsabilité"

"Tandis que 2011 souffre du triste record d’un total annuel d’émissions jamais atteint par le passé, cette étude rappelle son second objectif : un appel à la responsabilité des grands secteurs économiques, désormais sommés de faire mieux", précise Serge Orru, directeur général de WWF France.