Une pollution élevée augmente le risque de crises cardiaques répétées de plus de 40%, conclut cette étude de l'Université de TAU. Répétées car non seulement les niveaux élevés de pollution atmosphérique sont des facteurs déclenchants de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral, mais sont facteurs de récidive sur le long terme, des événements cardiaques. Ces conclusions présentées au Congrès de l'American Heart Association de mars, à San Diego au Congrès annuel de la Israeli Heart Society d'avril dernier, montrent que la pollution pourrait avoir un impact bien plus redoutable sur certains groupes de populations plus vulnérables. Comme les patients cardiaques, par exemple.
L'étude, menée sur 1.120 patients victimes d'une première crise cardiaque, avait pour objectif de quantifier l'association pollution atmosphérique et crise cardiaque et de préciser les effets à long terme de la pollution de l'air sur le risque d'infarctus du myocarde. Ces patients, âgés de moins de 65 ans au début de l'étude ont été recrutés en 1992-3 et ont été suivis jusqu'en 2011, soit sur une période de 19 ans. La qualité de l'air environnant des patients a été mesurée par 21 stations de proximité. Les données recueillies ont été ajustée avec les autres facteurs confondants, comme le niveau socio-économique du patient, la gravité de son état cardiaque.
Un risque accru de 43% de subir une deuxième crise cardiaque : Par rapport aux patients qui vivent dans les zones ayant les plus faibles niveaux enregistrés de pollution, ceux vivant dans une zone polluée présentent un risque augmenté de 43% de subir une deuxième crise cardiaque ou de souffrir d'insuffisance cardiaque congestive et de 46% d'avoir un AVC. Ces patients exposés à la pollution de l'air ont également un risque de décès accru de 35% dans les 20 ans suivant leur première crise cardiaque.
Selon les chercheurs, l'impact réel de la pollution atmosphérique pourrait être bien plus redoutable encore, d'abord parce que les stations de surveillance fournissent une estimation grossière de l'exposition, qui conduit à une probable sous-estimation de l'association, ensuite parce que certains groupes plus vulnérables, comme ici les patients cardiaques, peuvent souffrir d'effets bien plus sévères.
Source: EPI/NPAM 2012 « Air pollution linked to chronic heart disease”
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