Magazine Humeur

« De la démocratie » à … Marseille

Publié le 09 juin 2012 par Kamizole

Même si j’emprunte mon titre à Tocqueville, rien à voir, bien au contraire… Une rage supplémentaire au demeurant : comment voudriez-vous que je m’en sorte ? J’ai beau travailler comme une bête à collationner des articles de presse pour préparer les miens, pas une journée, une nuit, voire une heure sans que d’autres infos tout aussi importantes ne tombent sous mes yeux. Sand doute suis-je plutôt miro mais elles ne sauraient m’échapper.

Ce soir ou plutôt cette nuit, c’est bien trop grave pour ne pas réagir au quart de tour. Le "Nouvel Obs" interdit d'affichage à Marseille (Le Monde 8 juin 2012). Info entendue en fin de soirée, me réveillant d’une sieste même pas vraiment réparatrice.

« Abus de pouvoir » telle fut ma première réaction. Réflexe de petite juriste extrêmement intéressée par tout ce qui a trait aux libertés publiques. Position au demeurant confortée par l’analyse de l’avocat Jean-Pierre Mignard - de surcroît candidat du PS dans la 2ème circonscription des Bouches-du-Rhône - pour qui cette censure de de "l'Obs" est un "abus de pouvoir" (Nouvel Obs 8 juin 2012) :

« C'est simple, c'est un abus de pouvoir. Le maire use de ses pouvoirs de police municipale pour interdire l'affichage public de la couverture d'un hebdomadaire. Celle-ci n'est pourtant ni injurieuse, ni diffamatoire, elle ne porte pas atteinte à l'intimité de la vie privée, ne constitue pas un appel à la violence ou à la haine. Elle ne relève d'aucune des infractions recensées en matière de presse, et ne présente rien qui soit de nature à troubler la sincérité du scrutin. C'est une couverture d'information, publiée dans le cadre de la liberté de la presse. "Le Nouvel Observateur" souffre d'une grave faute commise par le maire de Marseille. C'est une mesure rarissime, qui est susceptible d'être annulée par le président du tribunal administratif pour excès de pouvoir. Elle témoigne, à deux jours du premier tour des élections législatives, de la panique de l'UMP et du maire de Marseille ».

En matière d’atteinte aussi gravissime à la liberté de la presse et de censure - le terme n’est pas trop fort puisqu’il est repris par Le Figaro Le Nouvel Obs censuré à Marseille (Flash-éco 8 juin 2012) je n’ai souvenir que d’un seul précédent d’importance, jugé par le Conseil d’Etat, pendant la guerre d’Algérie, à savoir des exemplaires du Monde retenus à Alger… Mais comme l’on sait, les périodes de guerre permettent certaines restrictions aux libertés publiques et la mesure de leur pertinence demeure le principe de proportionnalité.

Aujourd’hui, « l’abus de pouvoir » commis par la municipalité de Marseille est évident.

A quel titre peuvent-ils invoquer « un trouble pour l’ordre public » ? A quel titre peuvent-ils invoquer - en raison de la proximité des élections législatives « une distorsion de concurrence entre les candidats » ? Ce qui n’est d’ailleurs nullement du ressort des pouvoirs de police du maire. A quel titre peuvent-ils prétendre que l’affichage de la Une du Nouvel Obs : "Carlotti, le coup de poker de Hollande" s’apparenterait à une affiche électorale ?

Mais sans nul doute, tant mieux ! Cela crée du buzz et depuis plusieurs mois la connerie de l’UMP fut une fidèle auxiliaire de François Hollande… Comme pour nombre d’autres cas, leurs charges les plus grossières contre le Parti socialistes en général et François Hollande en particulier ne firent qu’enfoncer davantage Nicolas Sarkozy et ses chiens de garde de l’UMP… Qu’ils continuent ainsi à creuser un peu plus leur tombe. On en redemande !


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