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Les grands mythes économiques (3) : Étalon-or, laissez-faire et crise de 1929

Publié le 09 juin 2012 par Copeau @Contrepoints

3e mythe: l’étalon-or a engendré de nombreuses crises financières à la fin du 18 siècle et a aggravé la Grande Dépression aux États-Unis. Le Président Hoover a transformé la récession en Grande Dépression par ses politiques de laissez-faire et d’austérité.

Par Le Minarchiste, depuis Montréal, Québec.

Les grands mythes économiques (3) : Étalon-or, laissez-faire et crise de 1929
Ce n’est pas le système étalon-or qui engendre les crises financières, mais plutôt la dérogation à ce système. À la fin du 18e siècle, les crises financières ont résulté du système bancaire à réserves fractionnaires (donc plus de notes bancaires en circulation que d’or dans les coffres).

Lors de la Grande Dépression, il est vrai que le délaissement tardif de l’étalon-or par les États-Unis (en 1933-34) a nui à l’économie, non pas parce que ce système est mauvais, mais bien parce que les États-Unis ont effectivement abandonné le « vrai » étalon-or en 1913, lors de la création de la Federal Reserve. Entre 1913 et 1933, la masse monétaire a cru à un rythme effarant. La masse monétaire a cru de 7,7% par année entre 1921 et 1929, soit d’environ 60% au total. La Fed a permis aux banques de créer encore plus de monnaie sans or sous-jacent. Il est là le problème ! L’abandon de cet étalon-or corrompu en 1933 a permis de rééquilibrer cette situation insoutenable en dévaluant le dollar à un niveau plus près de sa vraie valeur en or.

Attribuer ces problèmes à l’étalon-or est équivalent à blâmer un miroir pour sa laideur.

Quant à Hoover, c’était un interventionniste avéré. Entre les années fiscales 1930 et 1932 (sous la présidence de Hoover), les dépenses du gouvernement ont augmenté de +42%. L’administration Hoover a créé trente nouveaux départements gouvernementaux et a embauché 3.000 bureaucrates. C’est aussi Hoover qui a fait adopter la loi Smoot-Hawley, qui augmentait les tarifs douaniers de 20% à 60% et qui a eu comme impact extrêmement négatif sur le commerce international. Pour payer toutes ces dépenses, le taux d’imposition marginal le plus élevé a été augmenté à 63% en 1932.

L’autre grave erreur de Hoover a été de passer une loi pour empêcher les employeurs de baisser les salaires. Or entre 1929 et 1933, les prix à la consommation ont baissé de 25% alors que les salaires n’ont baissé que de 15%, ce qui a eu un impact très néfaste sur la rentabilité des entreprises, qui ont dû faire des mises à pied massives pour éviter la faillite. Les augmentations du salaire minimum ont aussi contribué à ce phénomène durant la Grande Dépression.

L’élection du président Roosevelt en 1932 a assuré la continuité des politiques irresponsables de Hoover. L’économiste Murray Rothbard a d’ailleurs qualifié ces deux présidents de « jumeaux idéologiques ». Selon un des conseillers de Roosevelt, du nom de Rexford Guy Tugwell, le New Deal proposé par Roosevelt était une extrapolation des programmes précédemment initiés par Hoover.

En 1934, les dépenses avaient augmenté de +97% par rapport à 1930. En 1936, l’année où le second New Deal a été mis en place, les dépenses du gouvernement avaient augmenté de +148% par rapport à 1930. Pour financer ces dépenses et réduire le déficit, Roosevelt a mis en place des augmentations d’impôts qui ont fait monter le taux marginal d’imposition à 90%.

En 1933, Roosevelt a fait adopter le National Recovery Act (NRA). Cette loi a eu comme effet de grandement réduire la concurrence entre les entreprises d’une même industrie. Elle règlementait les prix, les salaires de même que les heures de travail. Des policiers contrôlaient son application et emprisonnaient les travailleurs qui dépassaient le nombre d’heures de travail autorisé ou qui vendaient un bien ou service à un prix inférieur à celui décrété par le NRA. Selon certains économistes, le NRA a fait augmenter les coûts des entreprises de 40%. Dans les 5 mois précédant la mise en place de cette loi, l’économie semblait prendre du mieux, l’emploi étant en hausse de 23%. Cependant, dans les 6 mois suivant l’adoption du NRA, la production industrielle a chuté de 25%. Cette loi a été jugée anticonstitutionnelle par la cour suprême en 1935.

La création de monnaie a été très élevée durant la Grande Dépression. Entre Octobre 1929 (le mois du crash) et Octobre 1936, la base monétaire a augmenté de +65%. Le taux d’escompte de la Federal Reserve a quant à lui chuté de 5% à 1%.

On peut donc dire que la recette keynésienne a été appliquée durant la Grande Dépression. Est-ce que cela a fonctionné ? Vraiment pas ! Malgré ces mesures, le taux de chômage a continué d’augmenter pour atteindre 25% en 1933. Il est par la suite demeuré au-dessus de 15% presque tout le temps et ce jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Le New Deal fut donc un échec, d’autant plus qu’après toutes ces dépenses, le taux d’endettement du gouvernement était passé d’environ 18% du PIB à 42%, le résultat habituel des politiques keynésiennes.

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