Et un des mecs les plus authentiquement zen
David contre Goliath
Notre guide n'arrêtait pas de parler de "La maçonnie". La Maçonnie, je ne savais pas trop ce que c'était. Un château, une ruine Inca, un musée ? C'était au Pérou, dans la jungle luxuriante. Il pleuvait tout le temps. Des trombes d'eau tiède qui nous réveillaient dès 5 heures du matin. Nous avons d'abord dormi dans des cabanes de bambou sans électricité, sous des moustiquaires parce que, vu la taille des moustiques (de 15 à 20 centimètres d'envergure), il valait mieux se former un cocon hermétique. Puis, nous y sommes arrivés, à "La Maçonnie" et j'ai compris : elle prononçait avec son accent espagnol : l'Amazonie. Elle commence de l'autre côté du Machu Picchu, enfin, on suppose. On ne sait pas trop quel petit torrent engoncé dans la jungle inextricable est l'authentique source. Pas de chemin, que du vert. Il faut suivre un guide local qui taille à la serpette dans l'immensité spongieuse. On étouffe. Ne pas toucher les arbres car, juste au-dessus de vous, sous les premières branches, à environ 1,50 mètres du sol, nichent les tarentules. Et aussi des serpents jaunes qui, s'ile vous mordent, détruisent vos vaisseaux sanguins en les rendant poreux en moins d'une demi-heure. Donc, on marche en perpétuel déséquilibre en regardant partout, en esquivant la moindre branche, en cherchant en vain des repères pour un retour possible, moite de sueur, essoufflé, assoiffé. Où dormir ? Une seule solution : le hamac : au-dessus des serpents et des insectes. La moustiquaire pour se protéger des araignées, moustiques géants et autres grosses mouches. Remarquez qu'on dort bien, avec tous ces bruits inconnus au milieu de cette forêt ancestrale. Quatre nuits comme ça. Notre guide a une sorte de péroire au cas où...Et puis les trous. ces fameux trous qu'on ne voit pas, en fait, mais que notre guide nous montrait de temps à autre, comme sur cette vidéo. A l'interieur de cette caverne, un monstre arachnide qui mange des souris et des grenouilles, rien que ça et qui perçoit les vibrations de vos pas. On ne peut pas courir, pas la place, pas le souffle. Il ne vaut mieux pas d'ailleurs car si on dérape et se fait une plaie, pas facile à désinfecter. A vrai dire, on n'a pas vu cette araignée car elle vit principalement la nuit d'où l'immense bonheur de dormir dans un hamac, en hauteur.