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Pesticides : cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme !

Publié le 11 juin 2012 par Bioaddict @bioaddict
Les effets des pesticides sont depuis des années dans le collimateur des scientifiques et des agences officielles chargées de les autoriser à la vente. Beaucoup ont déjà été interdits, d'autres le seront. Dans son dernier ouvrage, Jean-Marie Pelt nous explique pourquoi et comment il est aujourd'hui nécessaire et possible de se passer des pesticides. Pesticides : cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme ! ¤¤ donnez votre avis 5 5 personnes aiment cet article

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Le " Grenelle de l'environnement " a prévu de réduire de moitié l'utilisation de pesticides à l'horizon 2018. Maintes questions se posent en effet depuis des années sur leurs effets sur l'environnement et la santé au sujet desquels les inquiétudes se confirment.

Des évaluations récentes montrent de plus que les courbes de progression de rendements de l'agriculture chimique, en forte croissance depuis le début de la "révolution verte" stagnent alors que la consommation d'engrais chimiques se maintient à des niveaux très élevés. Les sols se fatiguent, se "défertilisent"...

La chimie a remplacé le fumier et les machines les bêtes de trait. Le paysan est devenu un exploitant agricole, voire un agri-manager, et l'on parle désormais d'agro-industrie. De plus, selon la Mutualité sociale agricole (MSA), près de 20% des agriculteurs et ouvriers agricoles se plaindraient de problèmes de santé liés à la manipulation de pesticides, soit environ 100 000 personnes par an en France.

Tuer la terre (et l'Homme), pour nourrir l'Homme ?!!

Dans cet ouvrage, Jean-Marie Pelt, Professeur émérite de biologie végétale et de pharmacologie à l'Université de Metz, et Président de l'Institut Européen d'Ecologie,  rappelle l'origine des pesticides : les armes chimiques utilisées pendant les deux premières Guerres mondiales. En effet, lors de ces conflits, on prit conscience que la forte toxicité manifestée par ces gazs sur les insectes les destinait tout naturellement à devenir des insecticides. C'est ainsi que naquit en 1937 le célèbre DDT, et toute une série d'insecticides virent le jour dans la foulée. Mais, à l'époque, on ne s'inquiétait nullement de leurs éventuels effets indésirables... Aujourd'hui, plus de 60 ans après le début de la grande aventure des pesticides chimiques, on retrouve des traces de ces produits partout, dans l'environnement comme dans le corps des animaux et des humains. Ainsi, aujourd'hui, nous sommes tous contaminés... Et le plus fou est qu'au total, 10% seulement des pesticides ont été évalués par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), lequel, ce qui peut paraître stupéfiant, ne dispose pas toujours de toutes les études effectuées par les industriels, ceux-ci les protégeant par des clauses de confidentialité.

"Aujourd'hui, notre société est devenue cancérogène. Nous vivons dans des environnements chimiquement (les molécules) et électroniquement (les ondes) loudement chargés" explique Jean-Marie Pelt. Le problème est que l'eventuelle toxicité des pesticides ne peut s'évaluer comme le fut celle du tabac ou de l'amiante, car dans ces deux cas, un seul produit est responsable. Et c'est bien "l'effet cocktail" qu'il convient ici de prendre en compte, car les pesticides sont partout...

Alors comment se protéger ? "Jardiner autrement, se nourrir autrement, consommer autrement, commercer autrement" explique Jean-Marie Pelt. "Si nous refusons d'ingérer des pesticides, mangeons bio!" Aussi doit-on envisager dès à présent le remplacement des pesticides, que ce soit dans  les vastes exploitations agricoles, dans les jardins des " rurbains ", ou dans ces cultures miniatures qui agrémentent les balcons et terrasses des citadins. De nouvelles stratégies se dessinent en effet aujourd'hui, menées par l'agriculture et le jardinage bio, mais pas seulement. Au lieu de lutter contre les agents pathogènes par des produits dont le nom se termine en -cide, on préférera stimuler les défenses naturelles des végétaux, utiliser des composants peu ou pas nocifs, avoir recours à des plantes qui " dépolluent " les sols, voire ouvrir des voies absolument nouvelles et étonnantes.

Jean-Marie Pelt, également botaniste et fervent écologiste avant l'heure, fait en effet le point dans ce livre sur l'ensemble de ces perspectives prometteuses et parfois très originales dont certaines sont d'ores et déjà mises en oeuvre à travers le monde. Il explique ainsi au fil des pages comment les plantes peuvent en nourrir d'autres, comment elles s'entraident, se respectent, se défendent, guérissent les sols, l'air et l'eau et même comment elles se guérissent entre elles... "On pourra se passer un jour de pesticides. Il suffira d'apprendre à jouer avec la nature, à s'allier aux forces qui agissent en son sein, et à cesser de lui faire la guerre" explique-t-il ainsi tout en précisant "qu"il n'est pas question de jeter la chimie aux orties, mais de la mettre au service de pratiques plus douces et dénuées d'effets secondaires".

Cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme ! Pour en finir avec les pesticides est ainsi un ouvrage passionnant qui livre les clés d'un monde plus durable. "A l'heure où prévalent sur la planète la mondialisation financière et la tyrannie des marchés, le retour à d'autres valeurs s'impose. Il s'inscrit dans ce nouvel humanisme auquel chacun aspire, fondé sur un rapport harmonieux de l'homme et de la nature et sur une étroite solidarité des humains entre eux" explique ainsi Jean-Marie Pelt.

Un livre à retrouver en librairie au prix de 18€.

Christina Vieira


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