Le Pin Galant, entre stars et découvertes

La grande salle mérignacaise et sa petite soeur du Haillan, l’Entrepôt, ont annoncé hier une programmation d’une rare densité. Au menu, des stars, des stars encore, avec une petite place pour des pépites méconnues.

Il suffit d’un coup d’oeil au programme théâtre pour se faire une idée de la pléiade de grands noms qui vont défiler – comme à l’accoutumée – au Pin Galant la saison prochaine. François Morel dans une excellente version comédie-ballet du «Bourgeois Gentilhomme», Michel Aumont dans «Collaboration» (22 oct), Jacques Weber et ses «Éclats de vie» (Entrepôt, 23 nov), Lorant Deutsch dans «Songe d’une nuit d’été» d’après Shakespeare (27 et 28 nov), Amanda Lear en «Lady Oscar» (16 et 17 jan), François Berléand dans «Quadrille» de Guitry (30 jan), Michel Galabru avec «La Femme du boulanger» de Pagnol (13 fév), Richard Berry et Jonathan Lambert dans «Le Début de la fin» (10 et 11 avr), Line Renaud et Thomas Solivères dans «Harold et Maude» (18 avr) ou encore la Comédie Française pour les «Jeux de l’amour et du hasard» de Marivaux (11 et 12 juin)... Ouf ! Rien que des créations et productions récentes, et même quand les stars ne sont pas à l’affiche, elles sont dans les coulisses : Laurent Baffie à l’écriture de ses «Bonobos» (17 et 18 déc), Arthur Jugnot à la mise en scène de «Une semaine... Pas plus !», un gros succès du boulevard à la Gaîté-Montparnasse signé Clément Michel (Entrepôt, 27 fév), et aussi John Malkovitch, à la mise en scène également pour une adaptation des «Liaisons dangereuses» de Pierre Choderlos de Laclos (27 et 28 mars). Pour de la (bonne) surprise, on fera confiance à Jean-Paul Burle, le directeur du Pin Galant, qui a retenu comme grand coup de coeur «Les Monologues voilés», sorte de «Monologues du vagin» en version musulmane, créé par la Néerlandaise Adelheid Roosen (22 et 23 mai).
Rire et chansons
Côté humour aussi, on peut presque se contenter d’une simple liste : le «Best ouf» des Chevaliers du Fiel (24 et 25 oct), Pascal Legitimus (30 nov), Popeck pour ce qu’il annonce comme sa dernière tournée (8 déc), Didier Bénureau (9 fév), Yves Lecoq (23 mar), le magique Éric Antoine (5 avr), Anne Roumanov (14 et 15 juin)... Sans oublier la paire Laroque-Palmade pour «Ils se re-aiment» (15 et 16 mai). C’est finalement l’Entrepôt qui grapille les surprises, avec le tour d’imitations de la surprenante Liane Foly (20 déc), Didier Porte (24 mai) et le bluffant mentaliste Viktor Vincent (14 et 15 juin). Côté variétés, on verra Nolwenn Leroy (23 oct), Antoine (13 nov), Maurane façon swing (16 nov), Frank Mickaël (19 jan), Alain Souchon (24 jan), Serge Lama (20 avr), Julien Clerc (13 juin)... et on en passe ! Au rang des surprenants et des inclassables, on retiendra «Do You Speak Djembe ?», une petite merveille signée Philippe Fournier et Doug Manuel, qui cite aussi bien le classique que le traditionnel africain pour une plongée dans l’univers du rythme et des percussions – une immersion totale, même, puisque chaque spectateur trouve sur son siège, en arrivant dans la salle, un djembe pour se joindre à cette frénésie collective jubilatoire (11 oct). À ne pas manquer non plus, «L’Or noir», une lecture musicale par un Arthur H comme on ne le connaissait guère (25 jan), «Avenue Q», le pastiche de «1, rue Sésame» qui a cartonné à Broadway et qui débarque enfin en France dans une adaptation de Bruno Gaccio (16 fév), et le «Métronome» des Cinq de Coeur, de l’a capella grand spectacle qui balaie sans complexe tous les répertoires, acclamé au off d’Avignon (4 avr). Enfin, côté jazz, une seule tête d’affiche mais non des moindres, puisque Barbara Hendricks donnera son «Blues Everywhere I Go» (19 avr).
Du grand classique aux petites perles
La versatile diva fait une excellente transition pour embrayer sur le classique, jamais délaissé au Pin Galant. On pourra voir notamment Nathalie Dessay et Michel Legrand pour un récital exceptionnel autour des oeuvres de ce dernier (12 et 13 déc), le virtuose Alexandre Tharaud dans une veine romantique (15 jan), l’Orchestre des Champs-Élysées pour du  tout-Beethoven (12 fév) et l’Orchestre de chambre de Paris dans son élément, très XIXe-XXe – Stravinsky, Saint-Saëns, Debussy, Poulenc (3 avr). Les grands opéras ne seront pas en reste : l’Opéra 2001 viendra par deux fois, pour «Carmen» (22 nov) et «Nabucco» (19 fév), tandis que l’Opéra de chambre de Prague s’attaquera au «Barbier de Séville» (26 mars). En danse, il faudra se contenter de citer les noms tant les belles propositions sont nombreuses, et mériteraient chacune qu’on s’y attarde : Millepied avec Proxima Centauri autour de John Cage pendant Novart (20 et 21 nov), Yerbabuena (9 jan), Pietragalla et Derouault (26 et 27 fév), Blanca Li (19 mars), Angelin Preljocaj (5 juin)... Idem pour le cirque, représenté à trois reprises, par le Cirque national de Chine pour un «Alice au Pays des merveilles» qui s’annonce éblouissant (29 jan), la Famille Moralès (20 et 21 avr) et le Cirque Baroque (14 mai), un autre de ces immanquables bijoux cachés que cette belle saison nous réserve. • SLJ
Les abonnements sont déjà ouverts pour les places attitrées, jusqu’au 22 juin. Pour les non attitrées, la période ira du 2 juillet au 21 septembre. La location par spectacle ouvrira le 1er septembre. Renseignements au 05 56 97 82 82 ou sur www.lepingalant.com

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