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Tout est feel good

Publié le 13 juin 2012 par Jotbou

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Tout est feel good
ans une période où l’âpreté de la vie quotidienne n’est plus à démontrer, une tendance de fond s’est faite jour depuis de longs mois, le « feel good » ou plus simplement « se sentir bien ». Tandis que cette tendance a tout d’abord inondée la presse, elle s’est également fait une place de choix dans les émissions de télévision.

Dans ce registre, M6 a sans doute était la première à dégainer avec tout un arsenal de programmes qui promeuvent des valeurs positives en permanence. Pêle-mêle, on peut citer des émissions comme « Un dîner presque parfait » ou encore « 100 % mag », deux exemples typiques qui dans leur narration et les sujets traités ne vont que dans du positif, des thématiques abordables qui créent une sphère positiviste d’où les turpitudes du monde quotidien sont bannies.

Les chaînes parient ainsi sur cette tendance et tendent à teinter plusieurs de leurs programmes de cet ADN positif (même si des éléments classiques de télévision persistent). Ainsi, l’exemple de France 2 et de l’émission « On n’demande qu’à en rire » est assez symbolique de ce point de vue. En effet, c’est par le prisme de l’humour et de la détente et du bon temps passé que l’émission est parvenue à s’imposer. Néanmoins, pour que l’émission conserve un aspect télévisuel contemporain, la production a décidé de mettre en place un système de vote qui induit directement une élimination.

Mais là encore, la « feel good tv » revient à la charge et fait en sorte que désormais les éliminations au cours d’émissions soient moins « tragiques » et « surjouées » qu’auparavant (les contre exemples existent naturellement). La culpabilisation est un peu moins présente.

L’exemple de « On n’demande qu’à en rire » est simple à démontrer mais il en est de même dans « The Voice » par exemple, où dès le concept les auditions sont à l’aveugle, on arrive ainsi tout de suite dans l’authenticité de l’audition. De plus, les remarques du jury sont tempérées et ne sont pas accusatrices comme certains jurys de télé crochet ont usé pour asseoir leur notoriété.

« Les Anges de la Télé Réalité » reprennent également un aspect non négligeable de cette « feel good tv ». Sous couverts de cris et de discussions stériles, les participants sont censés pouvoir démontrer leur talent pour conquérir leur rêve américain et ainsi démontrer qu’ils ne sont pas que des êtres inertes. De plus, cette quatrième saison a vu l’apparition d’un « Club Hawaï » qu’ils doivent gérer.

De plus, on peut également mentionner toutes ces émissions testimoniales qui se multiplient sur les chaînes (« Confessions intimes », TF1, « Tellement vrai », NRJ12, « A chacun son histoire », Direct 8, « Ca nous ressemble », TMC, « Tous différents », NT1, « Vies croisées », W9, etc.) et qui contribuent à imposer ce genre de la « feel good tv » par un procédé quelque peu particulier et sournois qu’est celui de la non-identification. Devant des histoires tragiques, difficiles, lourdes, le téléspectateur agit par antinomie avec sa propre vie en se disant tout simplement « que sa vie n’est pas si mal tout de même ». Ici, le principe de la « feel good tv » n’est pas utilisé en première lecture.

Enfin, comment ne pas terminer par l’émission qui a pris ce principe à bras le corps pour en faire son épine dorsale, « C à vous ». Cuisine, bonne humeur et joli décors, voici, entre autres, ce qui façonne ce programme qui dans le concept même n’est rien d’autre qu’un talk show. Mais qui dans son inclinaison à prodiguer un sentiment d’apaisement en excluant toute atmosphère anxiogène (cela étant du à l’animatrice, Alessandra Sublet et son équipe) réussit à se démarquer et à remporter un joli succès populaire.

De nombreux autres exemples seraient amenés à être détaillés tels « Tous ensemble », « Bienvenue chez nous », « Quatre mariages pour une Lune de Miel » (TF1), « Midi en France » (France 3), « L’amour est dans le pré » (M6), « Viens partager ma vie » (TMC), etc. Tout ceci pour se rendre compte que cette « feel good tv » a su (pour partie) prendre place au cœur de nombreux programmes, par petites touches sans toutefois être revendiquée comme telle. Mais elle est présente et il y a encore de fortes probabilités que ce phénomène perdure encore. Reste à voir comment elle évoluera et si sa place deviendra majoritairement centrale comme « C à vous » en est l’exemple.


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