L’appel du Muezzin résonne à Ouakam…une mosquée au haut parleur high tech réveille les croyants (et les autres), rejoint quelques secondes plus tard par deux (ou trois ??) autres Mosquées au son grésillant.
Une vraie cacophonie matinale, puis le calme revient, plus un bruit jusqu’à ce qu’un oisillon vienne élire domicile dans la conduite d’aération de la salle de bain, de 6h40 à 7h 20 précise .
Dakar s’éveille, les enfants partent à l’école, on entend crier ceux qui ne veulent pas y aller, un petit garçon de notre immeuble perce les oreilles de sa maman chaque matin jusqu’à ce qu’elle réussisse à le faire rentrer de force dans la voiture.
Puis j’entends les gardiens d’immeuble, qui refont le monde dès l’apparition des premiers rayons du soleil, ce bon vieux Toure (nous l’appellerons comme çà pour garder son anonymat !)commence déjà à se chamailler comme à son habitude avec n’importe quel badaud qui passe par là.
Le marché s’éveille aussi, çà chahute, çà discute, çà marchande, çà crie, çà rit, çà s’anime surtout le vendredi matin. Les klaxons insistant des taxis à l’affut d’un client potentiel résonnent toutes les deux ou trois minutes.
Un camion et sa cargaison crée un vacarme assourdissant en s’aventurant « bringebali-bringuebalant » sur la piste qui sert de route.
Les maçons commencent leur ballet de coups de massues, il faut dire que les maisons aux alentours poussent comme des champignons, il suffit de ne pas regarder par la fenêtre deux jours d’affilés pour s’étonner d’un nouveau chantier qui commence !
La matinée est terminée …
La vie ici est rythmée par les appels à la prière, nul besoin d’avoir une montre pour savoir l’heure qu’il est.Quand tout est calme, on peut entendre tour à tour, un bêlement de mouton (étonnant pour une capitale !!), des chats qui se disputent violemment des restes de tiep bou dienn, une meute de chien aboyant après un taxi…A chaque match de foot ,ou combat de lutte on entend les gens dans la rue se déchaîner après une victoire suivie sur le petit écran de la boutique du coin!
Certains jours des chants religieux sortent d’hauts parleurs hurlant jusqu’au petit matin, d’autres on entend le bruit de djembés d’une fête ou encore les notes de zouk d’une soirée non loin de là.
Dakar ne dort pas (c’est d’ailleurs le titre d’un émission!)au rythme du Caxagun cette année succédant au célèbre Youza..
La nuit, l’aéroport Léopold Sédar Senghor tout proche offre son ballet d’envols et d’atterrissages d’avions et d’hélicoptère qu’on ne remarque même pas la journée tant il est couvert par les autres bruits environnant.
Dakar ne dort jamais, elle vit dans une joyeuse cacophonie, qui en énerverait plus d’un…mais moi qu’est-ce que je l’apprécie cette douce mélodie de la vie !!