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[Avis] Quand je serai petit de Jean-Paul Rouve… je serai grand

Par 3moopydelfy @3Moopydelfy

Quand je serai petit… je serai grand. Jean-Paul Rouve est l’un des acteurs devenu réalisateur qui me pousse à aller au cinéma. Pour son deuxième film derrière la caméra, l’ex Robin de Bois, propose une histoire délicate sur un thème joliment posé: et si nous pouvions revivre nos tendres années? si nous pouvions retourner dans le passé et changer les événements qui ont marqué notre enfance? Que ferions nous si cette opportunité nous était offerte? Des questions qui se posent en grandissant avec le personnage que nous devenons. Oui, notre passé nous marque, nous façonne, mais pas que… les décisions des adultes, de nos parents jouent aussi un rôle.

[Avis] Quand je serai petit de Jean-Paul Rouve… je serai grand

Jean-Paul Rouve narre la rencontre entre deux Mathias, deux âmes complémentaires. Le traitement s’avère tendre, doux et doté d’une immense nostalgie. D’accord, certains points m’ont légèrement crispé sur mon siège. L’adulte devant l’école et l’intérêt porté à un jeune enfant… sur le coup la présentation faisait très penchant pervers. Je me suis demandée si Jean-Paul Rouve n’allait pas camper un pédophile. Etrange sensation. Alors qu’en vrai c’est la fascination de se retrouver devant un double de nous, un mini qui nous ressemble. Le jeune Mathias d’une dizaine d’années est le reflet du grand Mathias de plus de 30 ans. La complicité naissante entre les deux héros saisie. Jean-Paul Rouve montre une sincérité désarmante face à  Miljan Chatelain. 

L’histoire fantastique prend des allures de conte. J’ai été touchée en plein coeur. Touchée par le sentiment de regrets, de quête, d’envie de connaître la vérité ou de l’énoncer. Les enfants sont moins idiots que les adultes veulent le croire. Ils sont curieux, ils savent parfois plus de choses qu’ils ne le laissent dévoiler. Quand je serai petit aborde un sujet pas évident à mettre en scène. Frais et drôle à la fois, le film montre une aventure d’enfant. Les émotions sont brillaments mis en image dans le jeu des acteurs Miou Miou,Benoît Poelvoorde (et pourtant je suis loin loin d’être fan mais là… je suis restée scotchée), Arly Jover, Claude Brasseur, Gilles Lellouche, Lisa Martino, Miljan Chatelain, Miou-Miou, Xavier Beauvois…L’ensemble du casting réussit à poser un panel de sentiments de manière juste, mélancolique et comique. Le ton est simple, décalé, doux. C’est un beau film. Une oeuvre qui a trouvé écho à mon petit côté gamin (je ne mange toujours pas les bords de pizza du haut de ma trentaine passée), à mes « et si ». Pour ne rien gâcher, la bande originale est magnifique. J’ai totalement craqué dessus par seulement pour Emilie Simon, pour aussi cette beauté et cette démonstration de musique, sur les idées qui sont transportées par la vérité sur l’adagio de Tomaso Albinoni. 

Au final, tous les points négatifs se sont envolés. Je retiendrais les échanges avec Benoit Poelvoorde, graves, intenses, bouleversantes et la phrase du grand Mathias au petit:   »un adulte ça ment tout le temps »? C’est pas totalement faux, adulte une part perd de son côté sincère, sans la vérité toute crue, sans invention. Certains mensonges s’énoncent pour protéger, en sont-ils meilleurs? Un côté cynique s’affiche dans le Mathias adulte qui a fait tilt en moi tout en me laissant rêveuse. Tout simplement, j’ai oublié pendant 1H35 la dureté de la vie d’adulte pour retrouver l’innocence de l’enfance. Délicat univers que l’enfance, délicat passage vers la vie de grands, Jean-Paul Rouve pose une très belle vision des deux.

 Note: 7/10

3Moop raisons de voir Quand je serai petit:

Pour le rôle émouvant de Benoit Poelvoorde
Pour Jean-Paul Rouve
Pour redevenir petit le temps d’un film


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