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Le vétéran

Publié le 15 juin 2012 par Toulouseweb
Le vétéran

Boeing célèbre le 50e anniversaire de la sortie d’usine du dernier B-52

C’est une actualité qui se prolonge à l’infini, depuis 50 ans : le bombardier stratégique B-52 Stratofortress continue de porter beau et ne fait pas son âge. Le prototype XB-52, alors ultra secret, date pourtant de novembre 1951 et il est sorti de l’usine numéro 2 («Plant 2») de Seattle aux petites heures, avant le lever du jour, soigneusement dissimulé par des bâches, entouré d’un grand mystère, son existence, faute d’informations précises, suffisant largement à souligner la ferme intention des Etats-Unis de s’imposer davantage comme première puissance militaire du monde.

Tout au long de la dizaine d’années qui ont suivi, non moins de 744 B-52 de diverses versions successives ont été produits,le tout dernier exemplaire étant sorti d’usine il y a donc 50 ans exactement. Un anniversaire que célèbre Boeing en rappelant que 75 appareils sont encore en service et le resteront encore longtemps. Il est vrai que, toutes considérations militaires mises à part, les bombardiers ou chasseurs volent beaucoup moins que les appareils civils. Ainsi, cet ultime B-52H, numéro de série constructeur 61-0040, n’a accumulé que 21.000 heures de vol, à peine plus de 400 par an, et cela malgré la grande durée de la plupart des vols, fréquemment deux tours d’horloge avec plusieurs ravitaillements en vol.

La Stratofortress a été étroitement associée à la quasi-totalité des grandes crises géopolitiques qui ont secoué le monde pendant plus d’un demi-siècle, à commencer par celle des missiles de Cuba et autres épisodes de la Guerre Froide. Plate-forme inépuisable, cet appareil a été constamment adapté à l’emport d’armes nouvelles et, à ce titre, n’est jamais passé au second plan, pas même après l’apparition des B-1B et B-2B ou encore d’appareils d’apparence plus modeste, curieusement inscrits dans la catégorie des chasseurs, à commencer par le F-117A (1).

Sans doute le B-52 est-il en bonne voie pour battre un record de longévité opérationnelle, de l’ordre de trois quarts de siècle, en attendant le NGB, Next Generation Bomber, entouré d’un grand mystère, et qui devra trouver sa place dans les budgets du Pentagone bientôt en chute libre. Le NGB, dès l’instant où le concept en a été mentionné pour la première fois, est entré dans la catégorie des «black programs», développés et financés dans le secret le plus absolu, et hors contrôle direct du congrès et du sénat. On a deviné qu’un contrat avait été attribué à Northrop Grumman avait d’être suspendu, semble-t-il, pour des raisons qui n’étaient probablement pas budgétaires mais techniques. Qu’en est-il aujourd’hui ? Le Pentagone est mut et les médias américains ne sont pas en mesure de répondre à la question.

Boeing, le Strategic Air Command, les usines à vocation militaire de Seattle et de Wichita, ont fait du B-52 un véritable mythe, pour cause de production en série exceptionnellement longue, de participation à de nombreux conflits, à commenter par celui du Vietnam, de modernisations successives du système d’armes qui l’ont maintenu au meilleur niveau de l’état de l’art, symbole de la capacité de Boeing et de ses partenaires affirmer jour après jour leur supériorité. Ricard W. Taylor, qui a dirigé les équipes d’ingénieurs en charge du B-52H, cité par le journal interne du constructeur, met aussi en avant l’excellence des relations entre Boeing et l’Air Force.

Le fait est qu’une réelle fierté entoure le gros bombardier, comme au premier jour. D’où son rôle exceptionnel dans la saga Boeing, soutenu par un patriotisme de bon aloi. Cinquante ans après la sortie d’usine du dernier exemplaire, le B-52 reste tout simplement unique.

Pierre Sparaco-AeroMorning

(1) Pour en savoir davantage, la référence absolue : «Boeing B-52, 50 ans d’opérations», par Frédéric Lert, Editions Larivière


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