« Ce n’est pas dans l’agenda politique » explique Elisabeth Walaas, vice-ministre norvégienne en charge des Affaires étrangères dans un entretien à EurActiv.cz.
Il est peu probable que la Norvège rejoigne l’UE dans un futur proche, mais dans les années à venir, elle cherchera à coopérer davantage sur les objectifs en matière d’énergie et de climat et à mieux aligner sa monnaie avec l’euro.
Il n’y a actuellement aucune perspective pour la Norvège d’adhérer à l’UE étant donné que la question « ne figure pas dans l’agenda politique », a déclaré Mme Walaas, ni dans les années à venir. La plupart des Norvégiens veulent que leur pays « reste un proche collaborateur de l’UE », mais « ni les responsables politiques, ni le public ne considère qu’il est particulièrement nécessaire de joindre l’Union demain », explique-t-elle. Parallèlement, l’adhésion à l’Espace économique européen « est acceptée comme la relation contractuelle existant entre l’UE et la Norvège ».
Malgré la situation financière « très saine » du pays, Mme Walaas demande à ce que la couronne soit liée à l’euro par un accord dans la mesure où l’économie de la Norvège est « très exposée aux économies dépendantes à l’euro ».
Bien que l’adhésion à la zone euro « ne figure pas dans l’agenda politique », si la Norvège devait rejoindre l’UE, le pays adopterait également la monnaie unique, a-t-elle déclaré. Mais adopter l’euro « n’est pas une perspective viable » si le pays reste en dehors de l’Union, a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne le travail que la Norvège et l’UE peuvent accomplir ensemble, Mme Walaas estime que faire face au changement climatique est « le plus grand défi de notre époque ». Pourtant, elle a ajouté qu’il pouvait également être une source d’ « avantages économiques viables pour les entreprises » aussi longtemps que des mesures mondiales visant à lutter contre le changement climatique sont considérées comme des opportunités par l’industrie plutôt que comme des obstacles.
Un grand nombre d’objectifs de la politique norvégienne en matière de changement climatique « sont conformes à l’Union européenne », a expliqué Mme Walaas. Elle a déclaré que la Norvège devrait dépasser ses engagements au protocole de Kyoto pour 2012 « de plus de 10% ». De plus, le pays compte réduire ses émissions de CO2 de 30% d’ici 2020 et souhaite être neutre en carbone d’ici 2030, a-t-elle déclaré.
Lors d’un sommet à Bruxelles la semaine dernière, les dirigeants européens ont approuvé les objectifs ambitieux sur le changement climatique, présentés au printemps 2007, notamment les engagements contraignants à réduire les émissions de CO2 de l’Union de 20% d’ici 2020, tout en augmentant la part de sources d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de l’UE de 20% d’ici la même date.
Mme Walaas a identifié les trois principales options grâce auxquelles la Norvège espère contribuer à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre : investir dans la technologie de capture et de stockage du carbone (CSC), lutter contre la déforestation et faire pression pour un système d’échange d’émissions de CO2.
Elle a néanmoins averti que le régime climatique post 2012 « ne peut pas uniquement s’appliquer à l’UE » et doit impliquer les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et le Brésil s’il doit réussir.
Parallèlement, le gouvernement norvégien « compte sur l’étroite collaboration avec l’UE » dans le développement de la technologie de CSC et a investi 5 milliards de couronnes norvégiennes (628 millions d’euros) pour lutter contre la déforestation, « en coopérant davantage avec des pays comme le Brésil ». Développer un système mondial d’échange de quotas d’émissions en se basant sur le système européen est « l’instrument le plus prometteur » pour réduire les émissions, a-t-elle déclaré.
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