A priori, non quand je vois le luxe de précautions - de plus en plus sophistiquées - dont s’entoure ma propre banque ne serait-ce que pour consulter mon compte sur Internet, a fortiori s’agissant d’un virement de mon compte sur mon livret d’épargne ou l’inverse. Comment ne pas s’étonner de voir que la Société Générale ait pu accepter - sans s’inquiéter autrement - de virer 267.500 euros d’un produit d’assurance-vie souscrite par une cliente - vivant en France - vers un compte bancaire basé en Thaïlande, demande faite par un simple fax ?
L’on se demandera utilement comment les escrocs auront pu avoir ses coordonnées bancaires et connaissance de cette assurance-vie. Je pense connaître la réponse et mettrais en garde une nouvelle fois contre la pratique du « fisching » ou « hameçonnage » qui consiste à adresser un courriel présentant tous les aspects d’un courriel officiel d’un organisme et trouvant n’importe quel prétexte pour demander aux clients de cliquer pour mettre à jour leurs coordonnées… n’en faites surtout jamais rien ! Les banques et autres organismes n’ont pas pour habitude de faire ce genre de demande par courrier électronique. Il suffit d’ailleurs de copier-coller leur adresse électronique sur un fichier de texte pour s’apercevoir qu’elle est totalement fantaisiste…
Toujours est-il que cette cliente est malheureusement ruinée. Toutes ses économies envolées vers la Thaïlande. Elle ne l’entend toutefois pas de cette oreille et son avocat dénonce à juste titre un « dysfonctionnement majeur » au sein du groupe bancaire : « Cette affaire est effrayante pour n’importe quel client de la Société Générale, C’est madame tout-le-monde qui est ruinée par la défaillance d’une grande banque de détail qui a pignon sur rue ».
L’affaire devrait être jugée par le tribunal de grande instance de Paris, la date de l’audience n’étant pas encore fixée. Mais c’est assurément une affaire aussi intéressante à suivre sur le plan juridique que pratique du point de vue de la responsabilité des établissements bancaires ou des sociétés d’assurance s’agissant des comptes bancaires ou d’assurance-vie.