Nous publions ci-après un article de M. Messaoud fils de harkis du département du Loiret. Ce blog est un carnet de notes et de réflexions qui a pour objectif de générer des discussions autour de thèmes qui nous sont chers et sur lesquels l’équipe Mon Harki.com intervient. Nous abordons notamment des thématiques comme la reconnaissance, la responsabilité, le devoir de mémoire ou encore la promotion et l'égalité des chances. Ces sujets font également l’objet de débats dans le cadre de l'histoire et de la justice.
A travers ce blog, nous souhaitons nourrir, à notre échelle, le dialogue politique en ligne. Nous relayons souvent ce que disent les autres, notamment des sites de harkis, des personnalités issues de la communauté, des élus, des associations de harkis afin d’établir un lien permanent avec les hommes et les femmes de notre pays.
Nous espèrons que vous trouverez en parcourant ce blog un certain nombre d’idées et de propositions concrètes innovantes. Nous vous invitons vivement à participer au débat en laissant des commentaires.
Les Harkis étaient des hommes forts et courageux par Messaoud fils de harkis.
Ils avaient choisi une autre voie que celle de l'indépendance par la violence. Ils voulaient maintenir une relation exceptionnelle, fraternelle entre la France et l'Algérie pour construire un avenir commun aux deux peuples.
Les Harkis malgré la souffrance, le sang versé, les injustices, les tortures et la mort, ont défendu corps et âme le drapeau de la France et les valeurs de la République. Ils ont su donner un sens grandiose à cette valeur de fidélité dont ils ont fait preuve envers et contre tout durant cette longue guerre d'Algérie.
Après les accords d'évian, certains responsables politiques français de l'époque ont pu penser que les harkis allaient déserter massivement l'armée française pour rejoindre le FLN :
Ils se sont lourdement trompés.
Unis dans leur devoir, ces patriotes exemplaires n'ont jamais renié leur Fidélité, leur Honneur et leur dignité. Ils furent innombrables ces harkis dont la loyauté envers l'armée française leur couta la vie , pourchassés, torturés et finalement massacrés au cours des représailles sanglantes, entrainant bien souvent leur famille tout entière dans la mort, ou bien, forcés de quitter précipitamment le sol algérien ou ils étaient nés.
Ils s'embarquèrent avec amertume et tristesse vers une métropole qui les accueillit comme des intrus et multiplia les vexations à leur égard. Même si la République a été ingrate, les harkis n'ont jamais cessé d'aimer la France.
C'est pourquoi nous devons nous souvenir de ce traumatisme de l’exil dont nos parents et nous enfants de harkis avons souffert.
Nous devons nous souvenir aujourd'hui des conditions dans lesquelles nous avons été accueillis sur le sol français, parqués dans des camps insalubres pendant des mois, pour certains parfois des années, dans des conditions indignes de la Patrie des droits de l'Homme.
Nous devons nous souvenir de tous ces mots insultants, qui ont si souvent blessé et fait couler tant de larmes des yeux de de nos pères et de nos mères.
Je tiens à exprimé ma gratitude à beaucoup officiers de l'armée française. Ceux qui avaient mis en avant leur sens de responsabilité et d'honneur, avant leur carrière militaire. C'est grâce à ces officiers dignes de l'armée française que que tant de harkis purent échapper à la haine et à la folie meurtrière de la vengeance du FLN.
Certains officiers, n'écoutant que la voix de leur conscience, n'ont pas hésité à désobéir aux ordres de leurs supérieurs pour sauver des milliers de harkis qui, sans eux, auraient été abandonnés aux griffes du FLN. Ces officiers ont agi en hommes justes, accomplissant leur devoir militaire et leur devoir humain auprès de leurs frères d'armes.
Je souhaite aussi rappeler le courage des femmes de harkis. Dans cette période de troubles et de violence, elles furent forcées d'abandonner leur village, leur terre natale, leur culture et leur langue pour suivre leurs maries en exil. Elles ont enduré, elles aussi, les pénibles conditions de survie dans les camps ou furent accueillies leurs familles dès leurs arrivées sur le sol français. Elles durent, une fois rendues à leur liberté s'adapter, au prix de milles difficultés, à la vie en métropole, faire face au rejet et à toutes les formes de discriminations.
Nous qui sommes leurs enfants, nous devons à leur mémoire de saluer leur héroïsme discret et quotidien. Nous les enfants de la deuxième générations, nous avons subi et vécu les traumatismes de nos parents. Nous sommes conscients de toutes ces blessures morales, psychologiques et sociales que ces événements ont engendrés, c'est pourquoi le devoir de mémoire est une lutte contre l'oubli.
Messaoud fils de harkis.